Le Québec atterrira en force au salon aéronautique du Bourget.

Le Québec atterrira en force au salon aéronautique du Bourget.

Une cinquantaine d'entreprises québécoises participeront à cette grand-messe de l'aéronautique mondiale dans un peu plus d'une semaine à Paris.

Il s'agira de la plus forte participation québécoise à un salon aéronautique à ce jour. L'année dernière, une trentaine d'entreprises québécoises avaient participé au salon aéronautique de Farnborough, en banlieue de Londres.

«Paris, ça intéresse plus les Québécois que Farnborough», a plaisanté le ministre québécois du Développement économique de l'innovation et de l'exportation, Raymond Bachand, lors d'une rencontre avec la presse vendredi.

Plus sérieusement, il a fait observer que la participation québécoise de cette année était supérieure à celle des précédents salons du Bourget.

Il a notamment attribué cette situation à la croissance de l'industrie internationale de l'aéronautique et au lancement de nouveaux appareils, qui amène les entreprises à se positionner et à créer des alliances.

«Ce n'est pas parce que nous sommes un leader mondial qu'il faut s'endormir sur nos lauriers, a déclaré M. Bachand. Au contraire, c'est quand on est un leader qu'il faut être plus agressif, plus dynamique.»

Le ministre a aussi attribué la forte participation québécoise à la création d'une grappe industrielle de l'aéronautique, Aéro Montréal, qui a mobilisé tous les intervenants de l'industrie, depuis les grands donneurs d'ordres jusqu'aux PME, avec, en prime, les maisons d'enseignements et les gouvernements.

«Un des objectifs que la grappe se donne, et que les grands donneurs d'ordres se donnent, c'est que les moyennes entreprises soient de classe mondiale et fassent des liens avec l'ensemble des fournisseurs dans le monde», a affirmé le ministre.

L'industrie aéronautique québécoise se porte plutôt bien. Après un creux de 36 000 emplois en 2003, elle compte maintenant 40 400 emplois. Les carnets de commandes de Bombardier se regarnissent, les carnets des Bell Helicopter, Pratt & Whitney Canada et CAE s'épaississent aussi.

M. Bachand n'a pas voulu spéculer sur les annonces qui pourraient être effectuées du côté québécois pendant le salon.

«Je ne pousse pas, c'est le choix des entreprises, a-t-il déclaré. Mais ce qui m'importe, c'est que les entreprises québécoises investissent, se modernisent. Il y a plusieurs dossiers au ministère et à Investissement Québec d'entreprises qui veulent investir, se moderniser, ajouter des équipements.

Il y en a eu un certain nombre depuis un an, depuis la publication de notre stratégie de développement de l'industrie aéronautique, et ça continue.»

Il a donné l'exemple de Turbomeca, Héroux-Devtek et Mechtronix qui ont effectivement procédé à d'importants investissements cette année.

Au salon de Farnborough, l'année dernière, l'industrie québécoise s'inquiétait au sujet du renouvellement de Partenariat technologique Canada, un programme fédéral d'aide à la recherche et au développement particulièrement apprécié.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a finalement lancé un programme similaire, ce qui a rassuré l'industrie québécoise.

«C'est un des grands gains de l'année, a déclaré M. Bachand. C'était crucial pour l'industrie parce que les autres grands pays le font.»

L'industrie québécoise a maintenant les yeux tournés vers un autre important dossier, les retombées des contrats militaires annoncés il y a un an par le gouvernement Harper.

Industrie Canada a organisé dans le cadre du Bourget des sessions avec les représentants des deux grands donneurs d'ordre, Boeing et Lockheed Martin.

«On continue à pousser le gouvernement du Canada, mais on travaille surtout avec nos industriels pour faire le maillage avec Lockheed Martin et Boeing, a affirmé le ministre Bachand. C'est ce qui va être le plus efficace.»

Une autre question préoccupe l'industrie aéronautique québécoise, l'éventualité d'une pénurie de main-d'oeuvre.

C'est pour cette raison que le gouvernement du Québec s'est associé avec Bombardier, le collège Édouard Montpetit et d'autres établissements de formation en aéronautique pour organiser, au Bourget, une séance d'information destinée aux étudiants et aux chercheurs d'emplois français.

«Si on veut créer de la richesse, il va falloir aller chercher de la main-d'oeuvre ailleurs dans le monde», a soutenu le ministre.