Une semaine après la secousse chinoise qui a ébranlé les différentes places boursières mondiales, le parquet de Toronto redresse la tête depuis deux jours.

Une semaine après la secousse chinoise qui a ébranlé les différentes places boursières mondiales, le parquet de Toronto redresse la tête depuis deux jours.

Bien sûr, il est encore trop tôt pour dire que cette histoire est derrière nous.

Mais, Jean-Marc Bourgineau, du Groupe Jitney, croit qu'il y a de bonnes chances que le marché s'élance dans une nouvelle vague spéculative d'ici les prochaines semaines.

Si c'est le cas, il faudra se délester d'une partie de ses actions, suggère le stratège.

«Les petits investisseurs devront profiter de la hausse des cours pour sécuriser leurs gains», dit-il.

Dans un premier temps, il conseille de se départir d'environ 30 % des titres du portefeuille. Ensuite, tout dépendra de la tendance à venir.

«Avant de vivre une importante correction, le marché va probablement vivre l'euphorie d'un grand feux d'artifice comme il l'a fait avant la dégringolade des métaux l'été dernier et des technos en 2000, rappelle-t-il. Ce sera le temps d'engranger des profits.»

Le spécialiste offre deux conseils aux boursicoteurs.

Tout d'abord, ne pas attendre la fin de la récréation avant de vendre.

«Mieux vaut vendre trop tôt que trop tard, dit-il. Pensez au dicton : Sell with regrets and grow rich.»

Ensuite, soyez prudents avec les plus petites entreprises car ce sont elles qui sont les plus frappées par les vagues spéculatives.

«Les petits investisseurs ont tendance à les acheter car leurs prix sont moins chers, dit Jean-Marc Bourgineau. Ils se font ensuite prendre quand il y a une panique parce leurs volumes s'évaporent et c'est difficile d'en ressortir sans se blesser.»

À son avis, le marché vient de vivre une première alerte avec le recul de la semaine dernière. «On ne connaît pas l'avenir mais c'est possiblement une petite répétition de quelque chose de plus grave à venir.»

Le stratège pense que le marché haussier, vieux de presque cinq ans, tire à sa fin.

«Il faut être prudent car il s'agit d'une situation exceptionnelle, dit-il. Un cycle normal dure une quarantaine de mois et nous en sommes au 52e mois.»

Après l'éclatement de la bulle des technos en mai 2000, l'indice de la Bourse de Toronto a glissé jusqu'à un creux de 6000 points en octobre 2002.

Depuis, le S&P/TSX a bondi de 109 %. Et plusieurs secteurs affichent des rendements mirobolants : 197 % pour les technos, 150 % pour les pétrolières, 131 % pour les producteurs de métaux et 127 % pour les banques et les assureurs.

En fait, seul les titres de la santé se retrouvent en territoire négatif, en baisse de 17 % pour la période.

«La grande majorité des secteurs ont tellement monté depuis quatre ans et demi que les niveaux actuels sont difficiles à justifier», signale M. Bourgineau.

Cette situation s'explique, selon lui, par l'afflux considérable de liquidités mondiales, stimulées par les faibles taux d'intérêt.

«On se trouve dans une bulle de crédit et il y a des dangers, ajoute-t-il. Personne ne sait quand les marchés boursiers vont se corriger mais les risques d'un accident sont de plus en plus grands.»

Le stratège souligne qu'il s'agit d'un marché de vendeurs et non d'acheteurs.

«Après la phase d'accumulation de 2002-2003 nous entrons dans la phase de distribution, dit-il. Les grands investisseurs institutionnels utilisent les hausses du marché pour prendre des profits.»

Dans ce cas, les petits investisseurs ne doivent pas faire l'erreur de se piéger faire en achetant trop cher.

PLUS: il faut profiter de la prochaine vague haussière pour prendre des profits

MOINS: on arrive au sommet d'un cycle vieux de 5 ans