C'est grâce à ses cerveaux que le Québec tentera de se démarquer cette année au Forum économique mondial de Davos.

C'est grâce à ses cerveaux que le Québec tentera de se démarquer cette année au Forum économique mondial de Davos.

D'ici à samedi, le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, et son équipe multiplieront les rencontres en vue d'attirer de nouveaux «centres d'excellence» dans la province, comme celui qu'a implanté la multinationale Ericsson à Montréal pour faire de la recherche et du développement.

M. Bachand rencontrera notamment les représentants d'une série d'entreprises indiennes et japonaises avec lesquels il a établi des contacts ces derniers mois. Il discutera aussi avec les dirigeants de multinationales déjà présentes au Québec.

«Il y a un mélange d'entreprises établies qui songent à de nouveaux investissements dans des domaines autres (que leur activité principale), dont la société mère a d'autres divisions, et il y a d'autres entreprises qui ne sont pas établies chez nous », a dit le ministre pendant un point de presse peu après son arrivée à Davos.

Le Forum économique mondial se déroulera sous haute surveillance encore cette année. L'accès à la ville, nichée bien à l'abri tout en haut des Alpes suisses, est contrôlé par des barrages militaires. Des fils barbelés géants protègent aussi les installations stratégiques comme les lignes électriques majeures, a-t-on pu constater.

Une fois sur place, la surveillance demeure omniprésente. Chaque personne peut se faire demander son passeport à tout moment, et les médias ont un accès restreint aux divers ateliers.

Les organisateurs du Forum tiennent à tout prix à éviter les débordements observés au cours de la dernière décennie, alors que des manifestants altermondialistes avaient causé des dommages importants aux installations - et à l'image - de Davos.

Pendant un point de presse, le premier ministre Jean Charest a tenu à justifier la présence du Québec à ce Forum que plusieurs jugent trop élitiste.

«C'est l'occasion pour le Québec de faire entendre sa voix, d'avoir des contacts privilégiés avec un certain nombre de décideurs.»

Durant son séjour, Jean Charest aura notamment l'occasion de rencontrer le nouveau président du Mexique, Felipe Calderòn, tout comme le ministre de l'Industrie de l'Inde, Kamal Nath, et le commissaire au Commerce de la Commission européenne, Peter Mandelson.

Encore une fois, le premier ministre a aussi voulu réduire les attentes de retombées immédiates.

«Il n'y aura pas de grandes annonces pendant la visite actuelle, ce n'est pas l'approche que privilégie le gouvernement du Québec, a-t-il dit. Nous voulons profiter de cette rencontre pour faire le point. Entretenir nos relations avec les investisseurs. Nous, l'approche que nous avons privilégiée, c'est d'annoncer l'investissement au Québec une fois qu'il est réalisé.»

Le travail de la délégation du Québec - qui comprend aussi les présidents d'Investissement Québec, de la SGF et de la Caisse de dépôt -, en est un de longue haleine, a tenu à ajouter le ministre Raymond Bachand.

Pour la présente édition, qui commence aujourd'hui, plus de 2400 politiciens et chefs d'entreprises parmi les plus influents au monde sont attendus à Davos au cours des prochains jours.

La raison d'être officielle du Forum est de débattre des grands enjeux mondiaux comme les changements climatiques et la pauvreté, mais bon nombre de participants viennent d'abord et avant tout pour y brasser de grosses affaires.

Le premier ministre Jean Charest participera comme panéliste à deux ateliers.