La ville où a été assassiné John F. Kennedy n'a pas la meilleure réputation auprès des Québécois même si, comme tout le monde, ils apprécient les chorégraphies des meneuses de claques des Cowboys.

La ville où a été assassiné John F. Kennedy n'a pas la meilleure réputation auprès des Québécois même si, comme tout le monde, ils apprécient les chorégraphies des meneuses de claques des Cowboys.

Un malheur n'arrivant jamais seul, Dallas est situé au coeur du Texas, l'État de George W. qui ne suscite pas non plus un débordement de sympathie chez nous.

Pourtant Dallas mérite d'être connu davantage, croit Philip J. Jones, président directeur général du Dallas Convention & Visitors Bureau (DCVB), de passage à Montréal ces jours-ci. «Dallas ne se réduit pas à J.R. Ewing (antihéros du fameux feuilleton éponyme). C'est une ville très cosmopolite qui a beaucoup à offrir», plaide-t-il en entrevue.

D'autant plus à offrir que le Québec a fait du Texas une priorité pour y développer des affaires. «On trouve beaucoup de gens qui critiquent l'administration Bush au Texas et beaucoup de Texans qui connaissent bien le Québec», renchérit en entrevue téléphonique Ginette Chenard, déléguée général du Québec à Atlanta (Géorgie). Sa mission englobe plusieurs États, dont le Texas, quatrième partenaire économique du Québec aux États-Unis. L'hiver dernier, le département de littérature de l'Université de North Texas était même l'hôte d'un important colloque sur le Québec à l'aube du nouveau millénaire.

En 2006, les échanges commerciaux entre les deux régions se sont élevés à 4,2 milliards, dont 2,7 milliards en exportations québécoises. C'est davantage que nos échanges avec le Japon, le Mexique et même la France. Nous avons vendu aux Texans des aéronefs, des moteurs d'avions, des vaccins, des camions et du bois. Dans la région, seul le Tennessee nous achète davantage, essentiellement des lingots d'aluminium.

Les occasions sont plus nombreuses au Texas. La région de Dallas Fort Worth, qui abrite d'importants sièges sociaux, représente une belle porte d'entrée. C'est là que la délégation peut être utile car on ne débarque pas à l'improviste chez Lockheed Martin, Bell Helicopter Textron, BAE Electronics, Texas Instruments et autres L-3 Integrates Systems.

Dallas est évidemment fort connu des gens d'affaires montréalais puisque American Airlines y exploite plusieurs liaisons directes par semaine. Dallas espère de son côté convaincre cette clientèle de rester quelques jours de plus pour s'y divertir, profiter de ses musées, de ses restaurants ou de ses boutiques de luxe où les étrangers sont exemptés de la taxe de vente.

La ville partage avec sa jumelle Fort Worth la plus grande aérogare des États-Unis, la troisième en importance pour son trafic (après Chicago et Atlanta). «C'est un grand carrefour avec plus d'une cinquantaine de correspondances sur des villes d'Amérique latine», fait remarquer M. Jones.

Québec tisse depuis quelques années des liens avec la Chambre de commerce de Fort Worth, explique Mme Chenard. Les deux préparent une mission commerciale à Montréal cet automne.

M. Jones veut de son côté intéresser les Québécois aux attributs de la nouvelle ville à laquelle il consacre ses énergies. Lors du passage de ce Louisianais d'origine à la direction du ministère du Tourisme et de la Culture, le nombre de touristes a bondi de 29% en sept ans au pays des Créoles et des Cadiens, cependant que les dépenses touristiques ont crû de 37%.

Sa nouvelle ambition: faire en cinq ans de Dallas une des cinq premières villes de congrès et de vacances aux États-Unis. En trois ans, avec une équipe d'une soixantaine de personnes et un budget de 20 millions, il est parvenu à augmenter de 35% le nombre de nuitées. Le DCVB a même produit une version française de son dépliant Your Guide to Dallas.

Adepte du triathlon, M. Jones semble faire sien le slogan qu'il accole désormais à la ville de J.R.: Live Large, Think Big...