Quand le conteneur va, tout va. Voilà probablement ce que fredonne le président du Port de Montréal, Dominic Taddeo, qui voit le trafic atteindre un nouveau record pour le premier semestre de 2007... malgré un hiver trop doux à son goût.

Quand le conteneur va, tout va. Voilà probablement ce que fredonne le président du Port de Montréal, Dominic Taddeo, qui voit le trafic atteindre un nouveau record pour le premier semestre de 2007... malgré un hiver trop doux à son goût.

M. Taddeo aime ses hivers rigoureux pour une raison bien simple: quand le mercure descend, le trafic de sel augmente, Pas de chance, le dernier fut clément. Sauf qu'un nombre record de conteneurs remplis de marchandises de toutes sortes a transité par le port au cours des six premiers mois de l'année, compensant largement ce blues hivernal et faisant voguer le port vers un nouveau record.

Un total de 12,1 millions de tonnes de marchandises sont passées par le port au cours du semestre, légèrement plus que les 12 millions de l'an dernier.

«On enregistre de nouvelles marques, encore! Nous venons de connaître le meilleur semestre de l'histoire du port», s'est exclamé un Dominic Taddeo triomphal lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

Le trafic de conteneurs, la grande spécialité du Port de Montréal, a connu une hausse de 7,2% au cours du semestre. Le volume de marchandises qui ne transitent pas par conteneurs a au contraire reculé de 118 000 tonnes, principalement à cause de baisses dans le sel et l'acier.

«L'acier européen est principalement vendu en Asie. Le marché est meilleur, les prix aussi», explique M. Taddeo. Les statistiques montrent aussi qu'il s'est transité plus de grain, mais moins de mazout et d'essence. M. Taddeo note que ce sont surtout les importations destinées aux industries de l'île de Montréal qui sont en baisse.

«Il y a une question de conjoncture, explique-t-il cependant. Il y a des navires qui n'arrivent pas à la même date cette année que l'an dernier et qui modifient les statistiques. Une partie de ça va se redresser dans les prochains mois.»

«Ce qui est encourageant, c'est qu'on continue notre percée dans les marchandises diverses conteneurisées, continue M. Taddeo. La ligne MSC (Mediterranean Shipping Company) a ajouté à la fin de juin un troisième navire sur la route qu'elle exploite entre Montréal et Freeport, aux Bahamas. Le trafic va donc continuer à augmenter pour cette catégorie.»

Il mentionne aussi que certains amateurs s'apprêtent à élargir les navires qu'ils envoient à Montréal.

«Actuellement, les navires qui viennent à Montréal ont une capacité maximale de 4100 conteneurs. Dans deux ou trois ans, ça pourrait passer à 4800, même 5000 conteneurs», dit-il.

Pour le Port de Montréal, le nerf de la guerre est de convaincre les navires de venir charger et décharger chez lui plutôt que chez les ports concurrents de New York, Halifax. Philadelphie et Hampton Roads, en Virginie. M. Taddeo en fera son combat pour encore quelques mois: à 68 ans, l'énergique président a confirmé qu'il prenait sa retraite l'automne prochain.