Le gouvernement Harper s'est officiellement mis mardi en quête d'un nouveau président et directeur pour la Société Radio-Canada, qui perdra le sien en novembre à la fin du deuxième mandat de Robert Rabinovitch.

Le gouvernement Harper s'est officiellement mis mardi en quête d'un nouveau président et directeur pour la Société Radio-Canada, qui perdra le sien en novembre à la fin du deuxième mandat de Robert Rabinovitch.

Ottawa a confié aux chasseurs de tête Egon Zehnder International le mandat de dénicher la perle rare et de lui faire des recommandations.

La décision finale reviendra toutefois au Bureau du premier ministre, qui est responsable des nominations politiques.

Les bureaux canadiens de la firme Egon Zehnder ont fait paraître merdredi une annonce dans certains quotidiens précisant que la personne recherchée devrait être bilingue et bien connaître les médias ainsi que la réglementation à laquelle est soumise Radio-Canada.

Le futur pdg travaillera au siège social de la société d'Etat, à Ottawa. Il sera responsable des services français et anglais de l'entreprise, ainsi que de Radio-Canada International et des stations en langues autochtones dans le Nord.

«La personne retenue doit être un chef de file stratégique et innovateur, doué d'un bon jugement, d'intégrité, et doit adhérer à des normes éthiques élevées. Elle doit également posséder d'excellentes compétences interpersonnelles», peut-on lire dans l'offre d'emploi.

Le groupe Friends of Canadian Broadcasting, qui s'intéresse à tout ce qui touche CBC/Radio-Canada, accueille favorablement la décision du gouvernement de confier à une firme indépendante la recherche d'un nouveau président pour la société d'Etat.

«Ce processus formel constitue une bonne chose. À ma connaissance, le gouvernement n'a jamais procédé de cette manière par le passé. La loi leur confère le pouvoir de choisir, mais l'effort qu'ils font donne l'impression qu'ils veulent s'éloigner du favoritisme», a souligné le porte-parole de l'organisme, Ian Morrison.

Friends of Canadian Broadcasting aimerait voir à la tête de Radio-Canada une personne qui connaît le pays de fonds en comble et pas seulement les grandes villes de l'Est - Toronto, Montréal et Ottawa - qui accaparent l'essentiel des ressources en production télévisuelle au pays.

Ils préféreraient en outre que le futur président ait de l'expérience dans le milieu de la radiodiffusion: production, programmation et marketing. Fait étonnant: cela n'a presque jamais été le cas jusqu'à maintenant.

Ni Robert Rabinovitch, ni ses prédécesseurs Perrin Beatty, Anthony Manera et Gérard Veilleux n'étaient issus de l'industrie.

D'après M. Morrison, il serait par ailleurs temps que le poste de président de Radio-Canada soit occupé par un francophone. Après tout, la société est «de très loin la plus importante entreprise culturelle de langue française en Amérique», a-t-il fait valoir.

Le budget d'exploitation de la société s'élève à environ 1,5 milliard $, dont 950 M$ proviennent du gouvernement fédéral.

Le recours à une firme de chasseurs de tête pour dénicher un dirigeant pour le télédiffuseur ne signifie pas qu'aucun cadre de l'interne n'est qualifié pour le poste. Ce processus permettra toutefois d'élargir le bassin de candidatures, a expliqué Marc Normandin, d'Egon Zehnder.

Le nom de l'actuel vice-président principal de l'ensemble des services français de CBC/Radio-Canada, Sylvain Lafrance, a été évoqué par quelques personnes interrogées par la Presse Canadienne comme candidat potentiel.

M. Rabinovitch est à la tête de Radio-Canada depuis le 15 novembre 1999. Son règne a notamment été marqué par le développement des services Internet ainsi que par plusieurs conflits de travail importants, dont un lock-out touchant 5500 journalistes qui a duré sept semaines à l'automne 2005.