Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, s'est prononcé au sujet de la valeur croissante du dollar, mercredi, laissant entendre que le huard pourrait se trouver à un niveau plus élevé que les conditions économiques le justifient.

Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, s'est prononcé au sujet de la valeur croissante du dollar, mercredi, laissant entendre que le huard pourrait se trouver à un niveau plus élevé que les conditions économiques le justifient.

Néanmoins, M. Dodge a également affirmé qu'il pourrait avoir à hausser les taux d'intérêt, en juillet, afin de faire face à l'inflation. Des taux plus élevés auraient tendance à accroître la valeur de la devise.

À l'occasion d'une allocution prononcée devant la Chambre de commerce de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, M. Dodge a affirmé que le dollar canadien affichait par rapport au dollar américain une tenue beaucoup plus forte que toute autre grande devise.

Il a indiqué que la situation tenait à plusieurs raisons apparentes ü les perspectives favorables concernant la croissance de l'économie canadienne, la fermeté soutenue des prix des produits de base et la vigueur de la demande de biens et services canadiens ü tout en précisant cependant qu'elles n'expliquaient pas tout.

«La réaction globale du dollar canadien à ces facteurs semble avoir été plus vive que ce à quoi on se serait attendu compte tenu de l'évolution passée de notre monnaie», a-t-il déclaré.

L'allocution prononcée par M. Dodge pourrait avoir eu pour but de freiner l'ascension du dollar, qui a atteint la barre des 94 cents US ce mois-ci, en hausse par rapport au niveau de l'an dernier, inférieur à 0,90 $ US.

Certains économistes prédisent que le huard sera l'égal du dollar américain d'ici à la fin de l'année.

Des fabricants ont avancé que la vigueur du dollar canadien était l'un des facteurs clés du ralentissement de leur secteur et de la perte d'emplois dans les usines de l'Ontario et du Québec.

M. Dodge a saisi l'occasion du discours de Saint-Jean pour prévenir qu'il pourrait sous peu devoir hausser les taux d'intérêt.

Le gouverneur de la Banque du Canada a affirmé que l'économie avait dépassé les attentes lors du premier trimestre de l'année et que l'inflation risquait de dépasser la cible de 2 % de la banque.

«Les comptes nationaux indiquent une progression de 3,7 % au premier trimestre de cette année, soit plus d'un point de pourcentage au-dessus du taux estimé dans le Rapport sur la politique monétaire en avril», a-t-il affirmé.