La SNCF a attribué mercredi à Alstom un contrat pour des trams-trains dans plusieurs régions pour environ 650 millions d'euros (992 M$ CA), une forme de revanche pour le groupe français qui avait échoué en octobre face à Bombardier (T.BBD.B) pour le méga-contrat des trains de banlieue franciliens.

La SNCF a attribué mercredi à Alstom un contrat pour des trams-trains dans plusieurs régions pour environ 650 millions d'euros (992 M$ CA), une forme de revanche pour le groupe français qui avait échoué en octobre face à Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] pour le méga-contrat des trains de banlieue franciliens.

Alstom va livrer 200 rames (31 fermes et 169 en option) de ces trams-trains, sortes de tramways pouvant rouler sur le réseau ferroviaire, aux régions Pays-de-Loire, Rhône-Alpes, Ile-de-France et Alsace, a précisé la SNCF.

Les régions, qui achètent le matériel roulant à Alstom, pourront le cas échéant acquérir des équipements supplémentaires auprès d'autres sociétés, ce qui porterait leur facture à 720 millions d'euros, selon la SNCF.

Serge Méry, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France a déjà annoncé lors de la conférence de presse «l'intention» du président de la Région Jean-Paul Huchon de lever ses 83 options.

Cette commande groupée permet de faire «un effet de série suffisant pour baisser les coûts», a souligné Anne-Marie Idrac, la présidente de la compagnie ferroviaire, qui a reçu mandat des collectivités pour lancer l'appel d'offres et choisir le lauréat.

Pour autant, comme l'a concédé Philippe Mellier, PDG d'Alstom Transport, le coût de maintenance du tram-train est «un peu plus élevé que pour un tramway».

Cette victoire peut sonner comme une revanche pour Alstom, qui avait dénoncé une concurrence déloyale et appelé au patriotisme économique lorsque son rival, le canadien Bombardier, avait remporté le gigantesque contrat des trains Transilien cet automne, estimé à 2,7 milliards d'euros.

Bombardier, qui n'était pas en lice cette fois-ci, a depuis décroché un autre contrat énorme auprès des chemins de fer allemands, d'un montant de 1,2 milliard d'euros et quelques autres assez conséquents, dont une commande en Italie, pour près de 368 millions.

Interrogés, la SNCF, Alstom Transport et les élus locaux ont balayé d'un revers de main toute relation entre l'attribution du contrat Transilien à Bombardier et celle des trams-trains à Alstom.

«On a été associés dans les procédures» d'appel d'offres, «et tout cela s'est déroulé en dehors de toute autre considération», a affirmé M. Méry.

Alstom prend aussi une longue longueur d'avance sur son concurrent allemand Siemens, qui fournit le tram-train Aulnay-Bondy en région parisienne et a déjà reçu une commande pour Mulhouse en Alsace.

Siemens, son compatriote Vossloh et l'espagnol CAF étaient aussi en lice pour le contrat annoncé mercredi.

Alstom attend toujours, en revanche, que la SNCF lui attribue enfin une grosse commande de TGV Duplex (à deux niveaux), attendue depuis des mois, évoquée pour le printemps mais qui pourrait n'intervenir qu'en juin, selon des sources proches du dossier. Le groupe français est le seul à fabriquer des rames à deux niveaux de trains à grande vitesse.