Règle générale, les Canadiens ne sont pas des bourreaux de travail. Au contraire, ils cherchent davantage à équilibrer leur vie en tenant compte des besoins familiaux.

Règle générale, les Canadiens ne sont pas des bourreaux de travail. Au contraire, ils cherchent davantage à équilibrer leur vie en tenant compte des besoins familiaux.

C'est ce que relève l'assureur Desjardins Sécurité financière avec la publication d'une étude effectuée du 12 février au 14 mars. 1504 personnes ont été interviewées par le sondeur SOM.

Selon l'enquête d'opinion, seulement 22% des Canadiens se qualifient de «maniaques du travail». Environ 54% des répondants disent que la famille est la valeur la plus chère alors que 10% accordent une telle place au travail.

Les sondés n'hésitent pas à consacrer du temps afin de concrétiser ces prétentions. 72% d'entre eux affirment planifier des vacances et la même proportion dit partager fréquemment des repas en famille ou avec des amis.

«Cette étude montre que la famille est toujours la priorité des Canadiens, et ce, malgré l'impression très répandue selon laquelle le travail serait de plus en plus l'élément qui sert à nous définir», réagit le Dr David Goldbloom, professeur de psychiatrie à l'Université de Toronto.

Par contre, les Canadiens sont sceptiques quand on leur demande si leurs employeurs partagent leurs préoccupations. Ainsi, 65% jugent que les valeurs du milieu de travail ne sont pas alignées avec les leurs.

En plus, seulement 25% estiment que l'employeur leur permet d'arrimer travail et vie personnelle alors que seulement 29% disent que le souci existe au sein de l'entreprise.

«Cet écart entre les valeurs des employés et celles de leur milieu de travail devrait être un signal d'alarme pour les employeurs», dit Dr Irvin Wolkoff, psychiatre en pratique privée à Toronto.

Le spécialiste double son message d'un lourd avertissement.

«Si les employés n'ont pas le sentiment de pouvoir concilier leur travail et leurs priorités personnelles, dit-il, non seulement verrons-nous un nombre croissant de Canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale, mais nous nous retrouverons aussi avec une population de travailleurs mécontents, stressés et peu motivés.»

D'autres estiment que le sondage ne fait que lever le voile sur une réalité palpable.

«Je ne suis pas étonné de voir que les Canadiens sont frustrés de ne pas arriver à trouver un équilibre entre le travail et leur vie personnelle», avance Glenn Thompson, chef de la direction de l'Association canadienne pour la santé mentale.

«Cela leur semble impossible en raison de leur environnement professionnel, ajoute-t-il. Notre expérience nous démontre que de plus en plus d'employeurs voient des avantages certains à encourager un meilleur équilibre travail-vie personnelle.»

Enfin, Desjardins Sécurité financière propose sa propre théorie.

«Avec la pénurie de main-d'oeuvre qui va en s'accentuant, les employeurs ne peuvent pas se permettre de négliger les besoins de leurs employés», dit Alain Thauvette, premier vice-président du groupe Assurance pour les groupes et entreprises.

«La question n'est plus tant de savoir si l'employé convient au milieu de travail, poursuit-il, mais si le milieu de travail convient à l'employé.»

Le sondage comporte une marge d'erreur de 2,6%, 19 fois sur 20.