"Il y a trop d'entrepreneurs en situation financière précaire. Il faut une réponse de Québec sur les milieux humides dès cet automne. " Michel Fontaine, le nouveau président de l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec, espère que Québec fera vite. Il souhaite connaître sous peu le sort des chantiers bloqués depuis que le gouvernement a décidé de mieux protéger les milieux humides.

"Il y a trop d'entrepreneurs en situation financière précaire. Il faut une réponse de Québec sur les milieux humides dès cet automne. " Michel Fontaine, le nouveau président de l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec, espère que Québec fera vite. Il souhaite connaître sous peu le sort des chantiers bloqués depuis que le gouvernement a décidé de mieux protéger les milieux humides.

Si des constructeurs ont peut-être tourné les coins ronds, "la plupart avaient déjà reçu l'aval des municipalités avant d'entreprendre leurs travaux. Mais, par la suite, des fonctionnaires ont bloqué leurs chantiers (parce qu'ils empiétaient sur des milieux humides). Ça leur coûte cher à cause de règlements qui ne sont pas clairs ", déplore M. Fontaine.

Il ajoute que les investissements dans les infrastructures ont déjà été faits. " Les entrepreneurs sont pris entre l'arbre et l'écorce. Les maisons ont été vendues et les acheteurs attendent d'en prendre possession. Québec doit trancher dès cet automne, c'est très urgent ", ajoute le président de l'APCHQ en entrevue.

Michel Rousseau, directeur général du Centre de contrôle environnemental, au ministère du Développement durable, a dénombré une centaine de dossiers litigieux de construction en milieux humides au Québec. "Tous les cas font l'objet de discussions avec les constructeurs pour des corrections, souvent de façon rapide", ajoute-t-il.

"Il y a 79 cas d'infractions de construction en milieux humides, en plus de 20 autres qui font l'objet d'une enquête et de cinq dossiers de poursuites pénales", précise-t-il.

Le Centre de contrôle environnemental a été créé en mai 2004 par l'ex-ministre Thomas Mulcair pour augmenter la vigilance et la rigueur dans les vérifications. Le Ministère comptait déjà des équipes de surveillance avant Thomas Mulcair, mais elles ont été rassemblées en 2004, explique M. Rousseau.

La nouvelle approche de Québec sur les milieux humides équivaut à un " moratoire déguisé " qui fait très mal aux petits entrepreneurs de deux ou trois employés, selon le président de l'APCHQ.

L'organisme prévoit 39 000 mises en chantier d'habitations au Québec l'an prochain, après une baisse de 10% cette année, par rapport au sommet de 58 448 atteint en 2004. La baisse des ventes d'habitations neuves n'inquiète pas trop Michel Fontaine par contre. " Ce n'est pas dramatique. Ce n'est pas la panique. C'est un ralentissement tout à fait normal. Il n'y a rien d'alarmant." Mais les 13 000 entrepreneurs avec leurs 25 000 travailleurs devront s'adapter. "De nombreux travailleurs vont prendre leur retraite, mais des jeunes vont rétablir l'équilibre", selon lui.

"Il y a une tendance des entrepreneurs à aller vers la rénovation résidentielle quand les mises en chantier baissent."

M. Fontaine prévoit d'ailleurs des dépenses en rénovation au Québec l'an prochain de 11,4 milliards, en hausse de 6%, comparativement à 7,3 milliards dans la construction. Cette année, la rénovation s'élève déjà à 10,8 milliards, en hausse de 8%.

Plusieurs constructeurs consacrent par ailleurs beaucoup d'efforts aux exportations, en particulier de maisons usinées. "La Chine est convoitée", explique M. Fontaine.

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