Le conseil municipal de New Richmond estime que le rapport Genest a effacé beaucoup trop rapidement la vocation forestière de cette ville en ne prévoyant aucun projet de transformation du bois pour compenser une partie des 300 emplois perdus il y a 13 mois lors de la fermeture de la cartonnerie Smurfit-Stone.

Le conseil municipal de New Richmond estime que le rapport Genest a effacé beaucoup trop rapidement la vocation forestière de cette ville en ne prévoyant aucun projet de transformation du bois pour compenser une partie des 300 emplois perdus il y a 13 mois lors de la fermeture de la cartonnerie Smurfit-Stone.

Mme Nicole Appleby, maire de New Richmond, trouve la situation d'autant plus inacceptable que son équipe a déniché un promoteur prêt à annoncer d'ici une semaine un projet de 10 millions $, susceptible de créer 50 emplois dans la transformation de biomasse forestière en produits, peut-être des granules, pouvant produire de l'énergie.

"J'avais informé Pierre Genest plusieurs semaines avant le dépôt de son rapport que nous avions un projet sur le point d'aboutir. J'ai choisi de ne pas en parler publiquement avant la sortie du document, la semaine dernière. Pourtant, on ne tient pas du tout compte de notre projet", déplore Mme Appleby.

Elle s'est abstenue d'appuyer le rapport Genest jeudi, trouvant insuffisant le délai de quelques minutes, dit-elle, laissé aux maires pour se prononcer. Lundi, elle a clairement exprimé son opposition au document. Trois con-seillers ont joint leur voix à la sienne, dont Lucille Roy-Duchesneau, qui souligne que le "corps de l'usine Smurfit-Stone est encore chaud", et qu'il est donc trop tôt pour limiter l'avenir forestier de la ville à une usine de bardeaux créant 12 emplois.

Le conseil municipal demande une rencontre de toute urgence avec le premier ministre Jean Charest et les ministres Nathalie Normandeau, responsable de la Gaspésie, Raymond Bachand, ministre du Développement économique et Pierre Corbeil, des Ressources naturelles.

"L'usine que nous sommes sur le point d'annoncer consommerait le même volume (de sous-produits du sciage comme les copeaux, les planures et la sciure) que la Smurfit-Stone", dit Mme Appleby. Du même souffle, le conseiller Robert Lévesque se "pose de sérieuses questions sur le développement de la libre entreprise. Va-t-on respecter le choix des entreprises ?".

Le rapport Genest a été préparé ces derniers mois par l'ex-président du Fonds de la solidarité de la FTQ afin de permettre à l'industrie du sciage gaspésienne de regagner une rentabilité émoussée par des prix du bois d'oeuvre et des approvisionnements en chute, et par l'éloignement des consommateurs de sous-produits.

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