Les députés fédéraux du Québec, de même que le premier ministre, Stephen Harper, et son ministre de l'Agriculture, Chuck Strahl, devront se livrer à une intense période de lecture ces prochains jours alors qu'ils recevront un courrier pour le moins inusité.

Les députés fédéraux du Québec, de même que le premier ministre, Stephen Harper, et son ministre de l'Agriculture, Chuck Strahl, devront se livrer à une intense période de lecture ces prochains jours alors qu'ils recevront un courrier pour le moins inusité.

Ils seront inondés de cartes postales. Mais, il ne sera pas question de mers lointaines ou de pays paradisiaques. Le message de ces cartes postales est plus terre à terre. Les producteurs agricoles ont choisi ce moyen pour leur rappeler que ça va plutôt mal en agriculture.

Les agriculteurs des autres provinces utiliseront aussi cette méthode pour faire connaître leur désarroi. Qu'il soit en français ou en anglais, le message est le même : "Les familles agricoles ont des solutions." Mais, ils constatent qu'Ottawa fait la sourde oreille.

Ils veulent ainsi convaincre les députés fédéraux d'écouter les propositions qu'ils ont élaborées pour mettre un terme à la crise des revenus agricoles qui perdure.

"Il faut être aveugle, dit le président de l'Union des producteurs agricoles, M. Laurent Pellerin, pour ne pas voir combien le secteur agricole canadien est en situation précaire."

Pour M. Pellerin, les chiffres parlent par eux-mêmes. Il indique que le secteur agricole a encaissé des pertes de 6,1 milliards $ en quatre ans par rapport à la moyenne historique et que le revenu net moyen par ferme atteint à peine 5600 $ annuellement pour la même période.

"On bat tous les records", selon M. Pellerin qui est loin d'être fier de cette performance. "Pendant ce temps, rajoute-t-il, aux États-Unis, le gouvernement soutient massivement son agriculture, faisant en sorte que les revenus n'ont jamais été aussi élevés."

Le président de l'UPA constate que pendant ce temps, l'endettement des fermiers américains est demeuré stable, tandis que celui des agriculteurs canadiens a doublé ces six dernières années.

Ce que les producteurs agricoles veulent, c'est qu'Ottawa mette en place une politique compétitive, comparable à ce que l'on retrouve ailleurs dans le monde, à commencer par les voisins du sud.

Ils insistent sur le fait que le fameux Programme canadien de stabilisation du revenu agricole (PCSRA) ne fournit par les résultats attendus pour tous les secteurs de production et pour toutes les régions du pays.

Les agriculteurs ont déjà mis leurs solutions sur la table. Ils veulent, entre autres, améliorer la politique de gestion des risques du programme canadien en ajoutant un volet permettant de mieux satisfaire aux spécificités des différents secteurs de production.

On voudrait bien aussi la réintroduction du financement fédéral des programmes provinciaux qui, disent-ils, permettra à la politique de sécurité du revenu de s'adapter aux particularités régionales et corrigera la problématique des faibles marges.

On souhaite également l'introduction d'un programme visant à protéger le secteur animal contre la maladie, l'amélioration du programme d'assurance-récolte pour le secteur maraîcher et aussi l'ajout d'un volet catastrophe afin de mieux couvrir les risques extrêmes, comme l'ESB et la grippe aviaire.

rlacombe@lesoleil.com

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