Le complet bleu bon marché de David Dodge, le gouverneur de la Banque du Canada, et une foule d'autres biens importés de Chine contribuent peu aux prix bas, stables, que l'on observe au Canada, selon les calculs d'un des chercheurs de la banque centrale canadienne.

Le complet bleu bon marché de David Dodge, le gouverneur de la Banque du Canada, et une foule d'autres biens importés de Chine contribuent peu aux prix bas, stables, que l'on observe au Canada, selon les calculs d'un des chercheurs de la banque centrale canadienne.

Le taux d'inflation est de 0,1 point de pourcentage plus bas au Canada en raison des importations de vêtements, de meubles et d'appareils électroménagers de Chine, explique Louis Morel, un chercheur de la Banque du Canada, dans une étude publiée la semaine dernière.

Ce pourcentage, qui se fonde sur des données de 2001 à 2006, serait «tout juste un peu supérieur» si l'on tenait compte des autres importations chinoises, ajoute-t-il.

Au cours des dernières années, les responsables des banques centrales, y compris M. Dodge, ont soutenu que l'émergence de la Chine contribue à freiner l'inflation autour du globe.

Mais l'étude de M. Morel donne à penser qu'au Canada, à tout le moins, les effets anti-inflationnistes des produits chinois pourraient bien être surestimés, avancent des économistes.

«C'est un peu plus modeste que ce à quoi je me serais attendu», affirme Dale Orr, directeur de la recherche économique sur le Canada à Toronto pour Global Insight, une firme de prévision économique de Lexington, au Massachusetts.

«J'imagine que c'est aussi moindre que ce que la Banque du Canada aurait cru», ajoute-t-il.

M. Dodge a déjà observé que les prix baissaient au Canada au plan individuel, indiquant en avril 2005 «qu'un travailleur chinois très mal payé me subventionne maintenant lorsque je vais acheter mon nouveau complet bleu.»

Les services de gros

Ce qui explique en partie que les prix n'aient pas baissé autant grâce aux importations moins chères tient au fait que les services locaux, comme le détail et le gros, forment la plus grande partie de l'indice des prix à la consommation au Canada, explique Éric Lascelles, économiste en chef et stratège de TD Securities, à Toronto.

Les rabais dont profitent les Canadiens grâce à l'importation d'un plus grand nombre de complets et d'autres biens venus de Chine ne représente qu'une fraction du taux moyen d'inflation observé au pays de 2001 à 2006, années couvertes par l'étude de M. Morel.

Au cours de cette période, l'indice des prix à la consommation a progressé à un rythme de 2,3% par année.

L'étude donne aussi à penser que les taux d'intérêt n'auront peut-être pas à augmenter si les salaires progressent en Chine ou si d'autres avantages au chapitre des coûts diminuent, prévoit M. Orr.

«Cela veut dire qu'il n'y a pas beaucoup à perdre», ajoute-t-il. La Banque du Canada a d'autre part fait savoir que l'étude de Morel représente les vues de l'auteur et ajoute qu'«aucune responsabilité découlant de cette étude ne doit être attribuée à la Banque.»