La Banque Nationale exhorte les investisseurs à la prudence en 2007, année durant laquelle des vents contraires risquent selon elle de souffler sur les marchés boursiers.

La Banque Nationale exhorte les investisseurs à la prudence en 2007, année durant laquelle des vents contraires risquent selon elle de souffler sur les marchés boursiers.

Elle se montre nettement moins optimiste que les analystes quant à la performance boursière à venir des entreprises canadiennes.

Celles qui composent l'indice TSX ont vu leurs profits croître de plus de 10 % au cours des cinq dernières années. Or, calcule l'institution, leur moyenne historique de croissance n'est que de 6,5 %.

Selon la synthèse de l'équipe d'économistes dirigée par Clément Gignac , les analystes tablent pour leur part sur une nouvelle embellie en 2007, la sixième d'affilée, qui porterait la croissance des profits à plus de 11 %.

La Banque Nationale se montre encore plus méfiante face aux marchés américains.

«Au cours des prochains mois, il ne faudrait pas se surprendre de voir grimper, au sud de la frontière, le nombre des alertes devant conduire à des révisions à la baisse des prévisions de bénéfices.»

M. Gignac et son équipe croient que les Bourses devront compter avec des conditions économiques moins favorables l'an prochain.

Ils s'attendent à une croissance de 3,9 % du PIB mondial en 2007, ce qui représenterait un ralentissement par rapport à la progression de 5 % réalisée en 2006.

«Aux États-Unis, la correction du secteur immobilier semble loin d'être terminée, compte tenu de l'ampleur des stocks de maisons neuves et existantes invendues», explique l'équipe d'économistes, dans un document sur les perspectives économiques et financières de la banque.

«De fait, il faut maintenant craindre que la destruction de richesse immobilière en cours ne débouche sur un comportement plus prudent du consommateur.»

L'institution prévoit même la plus faible croissance de la consommation américaine en plus de 15 ans.

Les économistes rappellent aussi que la Banque centrale européenne a relevé son taux directeur.

Ces baisses de régime des pays industrialisés pourraient se répercuter sur la croissance des économies de la Chine et de l'Inde, «encore très dépendants des investissements étrangers», estime la Nationale.

Quant au Canada, il risque en plus d'être directement affecté par un ralentissement de l'économie américaine à cause de l'ampleur des échanges commerciaux entre les deux pays.

La croissance sera de moins de 2 % aux États-Unis et ne dépassera que légèrement ce seuil au Canada, prévoit la Banque.

L'économie canadienne ralentira donc par rapport à cette année, durant laquelle elle a crû de 2,6 %.

Au Québec, elle devrait se situer sous les 2 %, comparativement à un taux estimé de 1,8 % pour 2006.

En avril dernier, Clément Gignac prévoyait une correction à la Bourse de Toronto, établissant une cible de 10 500 pour le TSX sur 12 mois. Mais l'indice boursier canadien navigue ces jours-ci au-delà des 12 800 points.