La Bourse de Bangkok a enregistré mardi sa plus grande chute en 31 ans d'existence au lendemain d'une intervention majeure de la banque centrale pour freiner l'appréciation du baht, la monnaie thaïlandaise.

La Bourse de Bangkok a enregistré mardi sa plus grande chute en 31 ans d'existence au lendemain d'une intervention majeure de la banque centrale pour freiner l'appréciation du baht, la monnaie thaïlandaise.

A 14h45 (2h45 à Montréal), l'index composite des valeurs s'établissait à 627,75 points, soit une baisse de 102,80 points, ce qui constitue un record depuis l'ouverture de la bourse en 1975.

La panique ayant gagné les investisseurs, tous les échanges avaient été suspendus pendant une demi-heure lorsque le seuil des -10% avait été franchi en milieu de journée.

De son côté, le baht, qui avait atteint lundi son plus haut niveau depuis neuf ans par rapport au dollar (1 $ US = 35,12 THB), a perdu du terrain mardi, à 35,92.

Lundi, la Banque centrale de Thaïlande a pris la mesure d'intervention la plus sévère depuis la crise financière asiatique de 1997 en ordonnant aux banques de bloquer 30% des nouveaux dépôts en devises étrangères supérieurs à 20 000 dollars pendant un an, afin de freiner l'afflux de fonds qui contribuent à l'appréciation du baht.

Réagissant au crash boursier de mardi, Tarisa Chaisuntornyotin, analyste à Siam City Securities, a déclaré : «les investisseurs ont été effrayés par les mesures de la banque centrale. Les ventes ont été massives. On n'avait jamais rien vu de tel auparavant».

Un autre analyste, Sukit Udomsirikul, a qualifié la décision gouvernementale de «décourageante». Elle rend le marché des valeurs thaïlandaises «moins attractif pour les investisseurs étrangers de fonds à court terme».

De tels dépôts ne seraient pas rémunérés et un tiers des fonds seraient perdus si les dépôts étaient retirés avant 12 mois.

Depuis le début de l'année, la monnaie locale a pris 14% par rapport au dollar, accroissant la pression sur les entreprises exportatrices du pays.

Des analystes disent que la mesure annoncée par la Banque centrale est également destinée à protéger les exportateurs.

Les exportations thaïlandaises représentent 65% de l'économie du pays. Un baht fort diminue leur compétitivité sur les marchés internationaux, ainsi que la valeur des profits rapatriés par les entreprises.

Devant les pertes enregistrées mardi, les autorités boursières ont demandé au gouvernement issu du putsch militaire du 19 septembre de «réexaminer» la décision de la banque centrale.

Mais le vice-premier ministre et ministre des Finances Pridiyathorn Devakula a rejeté cette requête, affirmant que «le gouvernement ne réexaminera pas sa politique. Laissons le marché se réguler lui-même».