La fusion des sociétés forestières canadienne Abitibi-Consolidated (T.A) et américaine Bowater (T.BWX) a obtenu l'approbation du Bureau de la concurrence, mardi, deux jours avant la tenue d'un vote dans le cadre duquel le plus important actionnaire d'Abitibi a promis de s'opposer au regroupement projeté.

La fusion des sociétés forestières canadienne Abitibi-Consolidated [[|ticker sym='T.A'|]] et américaine Bowater [[|ticker sym='T.BWX'|]] a obtenu l'approbation du Bureau de la concurrence, mardi, deux jours avant la tenue d'un vote dans le cadre duquel le plus important actionnaire d'Abitibi a promis de s'opposer au regroupement projeté.

Le chef de la direction d'Abitibi, John Weaver, a dit s'attendre, mardi, à ce que les actionnaires des deux entreprises finissent par approuver la fusion.

«Il semble que nous obtiendrons un solide soutien et nous croyons que l'entente ira de l'avant comme prévu», a déclaré M. Weaver, lors d'une conférence téléphonique à laquelle avaient été conviés des analystes, à la suite de l'annonce des résultats enregistrés au deuxième trimestre par Abitibi.

La direction d'Abitibi, dont le siège est situé à Montréal, s'est entretenue de la fusion avec les plus importants actionnaires de l'entreprise, et la seule réaction négative est venue de Third Avenue Management, société new-yorkaise qui contrôle 14,2 % des actions d'Abitibi.

«Il s'agit de la seule réponse négative que nous ayons entendue en public», a affirmé M. Weaver.

Si l'opposition au projet de fusion dépasse 12 %, la question pourrait se retrouver devant les tribunaux, mais l'entente sera approuvée, a affirmé le dirigeant d'Abitibi aux analystes.

Third Avenue estime que la société forestière devrait chercher à améliorer ses résultats plutôt que de réaliser une fusion, laquelle, selon l'actionnaire, sous-évalue le plus important producteur de papier journal en Amérique du Nord et le producteur numéro un de bois d'oeuvre à l'est des Rocheuses.

Le Bureau de la concurrence a annoncé mardi qu'il ne contesterait pas la fusion projetée.

«À la suite d'un examen approfondi, le bureau a déterminé qu'il ne contesterait pas cette fusion», a déclaré Melanie Aitken, sous-commissaire principale de la concurrence, par voie de communiqué.

«Le bureau n'a pas trouvé de motifs suffisants qui l'auraient amené à conclure que la fusion entraînerait vraisemblablement une diminution ou un empêchement sensible de la concurrence sur les marchés pertinents», a-t-elle précisé.

L'analyse de l'organisme fédéral a été particulièrement axée sur le marché du papier journal dans l'Est du Canada.

Les autorités américaines de réglementation doivent également se prononcer sur le projet de fusion.

Le vote des actionnaires d'Abitibi, prévu jeudi, a éclipsé l'annonce des résultats enregistrés par les deux entreprises au deuxième trimestre.

Le bénéfice net d'Abitibi a chuté de 5,9 % par rapport à l'an dernier, à 148 M$, tandis que la perte nette de Bowater est passée de 10,6 M$ US à 62,6 M$ US.

Par action, le bénéfice net d'Abitibi-Consolidated pour la période de trois mois terminée le 30 juin s'est établi à 0,34 $, contre 0,36 $ un an plus tôt.

Le 29 janvier, Abitibi et Bowater ont annoncé s'être entendues pour réaliser une fusion d'égaux par échange d'actions devant donner naissance à la troisième société cotée en bourse en importance en Amérique du Nord dans le papier et les produits forestiers, et à la huitième en importance dans le monde.

La nouvelle entité, dont les ventes totaliseront environ 9,3 G$, portera le nom d'AbitibiBowater.

À la Bourse de Toronto, mardi, le cours de l'action d'Abitibi a clôturé sans changement, à 2,82 $.