De nouveaux rapports nous révèlent que les consommateurs sortent davantage au restaurant depuis le début de l’année, malgré l’inflation. Est-ce que le secteur de la restauration renaît de nouveau ?

S’il y a un secteur qui mérite une bonne nouvelle, c’est bien celui de la restauration. Le secteur a littéralement vécu un calvaire en raison de la pandémie, mettant à rude épreuve nos restaurateurs et leurs employés. Néanmoins, certains rapports publiés récemment nous indiquent que le secteur de la restauration fait un retour en force.

Selon un rapport de Circana, la restauration a poursuivi sa solide reprise au premier trimestre de 2023. Les visites dans les restaurants ont augmenté de 11 % et les dépenses ont augmenté de 18 % au cours du trimestre s’étant terminé en mars par rapport à la même période l’an dernier. Une très bonne nouvelle, compte tenu des épreuves manifestement douloureuses qu’a traversées ce secteur ces dernières années. Depuis mars 2020, la restauration commerciale agonisait, mais les consommateurs se pointent maintenant plus souvent au restaurant, malgré les prix plus élevés.

Toujours selon le rapport de Circana, l’augmentation des visites aux services alimentaires à différents moments de la journée est attribuable à l’évolution des comportements, comme le retour progressif des gens sur les lieux de travail et l’engagement dans des routines à l’extérieur de la maison. Les déjeuners et les périodes de collation matinale ont connu une croissance significative, avec des demandes pour le repas du matin en hausse de 13 %, représentant la plus grande part de trafic de la journée. Les visites du midi et du souper ont également connu une croissance, de 10 %, tandis qu’en après-midi, la demande pour les collations a augmenté de 8 % par rapport au même trimestre l’an dernier.

En gros, les restaurants à service complet ont affiché la plus forte croissance de l’achalandage, avec un gain remarquable de 24 %. Cependant, les établissements à service rapide dominaient toujours avec une part de 67 % de toutes les visites de services alimentaires, affichant une augmentation de 9 % au cours du trimestre.

Les établissements à service complet ont enregistré 22 % du total des visites. La portion restante de la part de trafic représente la restauration au détail, englobant les aliments préparés dans les dépanneurs et les épiceries, qui ont connu une baisse de 5 % par rapport à l’année précédente.

Ces résultats ne sont pas surprenants, compte tenu des résultats financiers des derniers mois dans le secteur. Les résultats de McDonald’s et de Restaurant Brands International, firme propriétaire de Tim Hortons et de Popeyes, par exemple, nous indiquent aussi que la restauration rapide se porte mieux. Ce n’est peut-être pas souhaitable pour certains, mais au moins, les gens sortent.

Et les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là. Statistique Canada a aussi ajouté son grain de sel la semaine dernière en indiquant que même si les ventes alimentaires au détail sont en baisse depuis quelque temps en raison d’une inflation alimentaire persistante, le pourcentage du service alimentaire en fonction des ventes alimentaires au total semble avoir retrouvé son niveau prépandémique pour la première fois. Avant la pandémie, il atteignait 39 %. Si l’on en croit les données de Statistique Canada, le pourcentage au premier trimestre atteignait de nouveau 39 %, une hausse de 4 % depuis un an. Autrement dit, pour leurs sorties, les consommateurs reviennent à leurs habitudes d’avant la pandémie.

La restauration demeure l’un des secteurs les plus importants de notre économie. Si la restauration va, le commerce ira toujours mieux. La restauration est l’appât par excellence du commerce de détail, pour faire sortir les gens. Mais on remarque aussi, toujours selon Statistique Canada, que le secteur génère autant de revenus qu’au premier trimestre 2019, le dernier premier trimestre complet prépandémique, mais avec environ 100 000 employés en moins pour le secteur, qui comprend les sites d’hébergement.

Bref, les données du secteur de la restauration nous rassurent. Tout porte à croire que les consommateurs sortent peut-être pour oublier leur désespoir à l’épicerie. Possiblement le syndrome du « tant qu’à y être » qui pousse les gens à sortir malgré un portefeuille intimidé par l’inflation.