Les cadeaux du gouvernement n’arrivent pas au pied du sapin avec un bel emballage agrémenté d’un chou. Il faut parfois mettre des efforts pour y avoir droit. C’est le cas avec la nouvelle Prestation dentaire canadienne et le supplément unique au programme d’Allocation canadienne pour le logement adoptés vendredi, à Ottawa.

Tandis que Québec s’apprête à verser dans les prochains jours des sommes de 600 $ ou 400 $ dans les comptes de banque de presque tout le monde, Ottawa a précisé le fonctionnement de ses deux nouvelles mesures pour « alléger le coût de la vie ».

Dès le 1er décembre, les parents d’enfants de moins de 12 ans admissibles pourront se connecter à leur dossier sur le site de l’Agence de revenu du Canada (ARC) afin d’obtenir jusqu’à 650 $ pour des soins dentaires. Et c’est à compter du 12 décembre que les demandes des locataires à faible revenu admissibles à l’aide de 500 $ seront acceptées.

Ouvrez une session dans Mon dossier sur le site de l’ARC

Pour ceux qui préfèrent le téléphone (ce n’est pas toujours évident de se connecter), il sera également possible d’appeler l’ARC. Mais le processus sera beaucoup plus long, prévient-on, compte tenu du nombre de questions dans le processus.

En étant inscrit au dépôt direct, l’argent peut être reçu en seulement cinq jours, promet-on. Par chèque, il faudra compter entre 10 et 15 jours.

Voyons plus en détail comment mettre la main sur ces sommes qui offrent un « soutien ciblé, responsable financièrement et qui est empreint de compassion », selon la ministre des Finances Chrystia Freeland.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, aux Communes le 16 novembre

La Prestation dentaire canadienne est destinée aux enfants n’ayant pas accès à un régime privé d’assurance dentaire, et dont le revenu familial net est inférieur à 90 000 $ dans la déclaration de revenus 2021.

Le paiement annuel maximum par enfant s’élève à : 650 $ (revenu net rajusté inférieur à 70 000 $)
390 $ (revenu net rajusté entre 70 000 $ et 79 999 $)
260 $ (revenu net rajusté entre 80 000 $ et 89 999 $)

L’argent pourra être obtenu avant même la visite chez le dentiste, ce qui aidera assurément les moins nantis à composer avec des factures parfois très salées. Le nom du dentiste et la date prévue du rendez-vous seront alors demandés par Ottawa. En outre, il faudra préciser l’identité de l’employeur des parents afin que le gouvernement vérifie éventuellement s’il est vrai que l’enfant n’est pas assuré.

Au Québec, certains soins sont déjà couverts pour les enfants de moins de 10 ans. Mais cela n’empêche aucunement les parents québécois de bénéficier du programme fédéral qui ratisse plus large, tant sur le plan de l’âge que des soins.

De fait, les sommes versées par Ottawa peuvent couvrir tant des services de prévention que de réparation. Ce n’est pas le cas au Québec où les nettoyages, les détartrages et l’application de fluorure, par exemple, ne sont pas remboursés par l’assurance maladie. L’important est de garder ses factures au cas où elles seraient exigées lors d’une vérification. Il se peut qu’Ottawa veuille savoir ce qui a été réellement payé de votre poche.

Cela dit, le programme d’Ottawa a ceci de particulier : c’est toujours la somme maximale (de 260 $, 390 $ ou 650 $) qui est versée, peu importe la facture réellement payée. Le gouvernement s’épargne ainsi la lourde tâche de traiter des centaines de milliers de reçus.

Le gouvernement calcule que 500 000 enfants devraient profiter de sa Prestation dentaire et que le coût du programme frôlera le milliard de dollars (938 millions de dollars). Un tiers des Canadiens n’ont pas d’assurance dentaire.

Les dentistes auront accès à des trousses d’outils qu’ils pourront télécharger en ligne pour aider leurs clients à comprendre le programme. Les parents qui touchent l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) recevront aussi de l’information.

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On entend souvent parler des propriétaires qui souffrent des taux d’intérêt qui montent. Mais la situation n’est guère plus rose parmi les locataires à faible revenu qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu net à leur logement. Il en reste alors bien peu pour les autres dépenses comme l’épicerie ou les vêtements d’hiver, surtout en cette période inflationniste.

Ottawa versera à ces personnes — à condition qu’elles en fassent la demande — une somme unique de 500 $ non imposable.

Pour être admissible, il faut avoir au moins 15 ans le 1er décembre.

Le revenu net du ménage ne doit pas dépasser 35 000 $. Dans le cas des personnes vivant seules, le maximum est de 20 000 $. Les coordonnées du propriétaire devront être fournies.

Ottawa estime que cette mesure aidera 1,8 million de locataires au pays, dont 467 000 au Québec.

Après une année éprouvante financièrement, ce sera Noël avant l’heure pour bien des ménages au pays.

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