Je sais, certains me trouvent chauvin ou jovialiste, mais que voulez-vous, quand ce sont les chiffres officiels qui parlent, je n’y peux rien.

Et ces chiffres, ils contredisent ce que plusieurs disaient de l’économie du Québec ces dernières années, soit qu’elle progresserait moins vite qu’ailleurs, pour diverses raisons.

Mardi, Statistique Canada a publié ses chiffres officiels de 2021 sur le produit intérieur brut (PIB), le taux d’épargne des ménages, les investissements dans le logement, les déficits publics, etc., tirés des comptes économiques provinciaux.

Premier élément décortiqué : le niveau de vie, défini comme le PIB par habitant⁠1.

En 2021, donc, le niveau de vie des Québécois a crû de 5,7 % — net de l’inflation –, ce qui nous situe au deuxième rang canadien pour la croissance, derrière l’Île-du-Prince-Édouard. La Colombie-Britannique est à 5,2 %, l’Ontario à 4,6 %, et la moyenne canadienne à 4,4 %.

Mieux encore : ce PIB par habitant du Québec a crû plus vite que la moyenne canadienne chaque année depuis sept ans, soit depuis 2015 (et depuis 2016 par rapport à l’Ontario).

Oui, mais la pandémie ? D’accord, la COVID-19 a chambardé les données de 2020 et 2021, mais à long terme, la tendance du Québec se maintient. Ainsi, la croissance de notre niveau de vie arrive au troisième rang des provinces sur cinq ans et au troisième rang également sur dix ans, derrière la Colombie-Britannique, mais devant l’Ontario et l’Alberta (au dixième et dernier rang).

En chiffres absolus, le PIB du Québec par habitant demeure nettement moins élevé qu’en Alberta ou à Terre-Neuve-et-Labrador, où le pétrole fait gonfler la taille de l’économie. Les données récentes situent les Québécois au 7e rang à ce chapitre (47 772 $ par habitant, en dollars de 2012).

Nous continuons à être devancés, cela dit, par des provinces comparables comme l’Ontario (54 413 $) et la Colombie-Britannique (54 227 $), respectivement de 13,9 % et 13,5 %, qu’il faut rattraper.

Le PIB par habitant est loin d’être parfait. Il ne dit rien de la répartition de la richesse, par exemple. Et sa composition peut rendre boiteuse la comparaison des chiffres absolus entre les régions, d’où l’intérêt de se concentrer sur sa croissance.

Un autre indicateur phare permet d’apprécier la progression du Québec, soit le taux d’épargne des ménages ou, autrement dit, ce que les Québécois parviennent à mettre de côté une fois les dépenses et impôts payés.

En 2021, les Québécois avaient un taux d’épargne de 14,6 %, soit le plus haut taux d’épargne des 10 provinces. L’aide gouvernementale liée à la pandémie est un facteur majeur de la hausse de ce taux d’épargne. Ce taux reculera en 2022 et au cours des prochaines années.

Il reste que depuis sept ans, les Québécois ont eu un taux d’épargne plus élevé que l’Ontario, la Colombie-Britannique et la moyenne canadienne. Cet écart contraste avec la période 1981-2002, où le Québec était nettement en dessous de l’Ontario.

Ces données passées ne disent rien sur l’avenir. Le Québec sera durement confronté au vieillissement de la population et à la pénurie de main-d’œuvre, entre autres, ce qui fera pression sur sa croissance. En attendant, notre PIB par habitant en croissance permet au gouvernement d’empocher plus de recettes pour payer nos services publics.

Consultez le bulletin publié par Statistique Canada

Les « moins pires » banques vertes

Par ailleurs, dans le contexte de la COP27, l’organisation World Benchmarking Alliance (WBA) vient de publier le classement de 400 institutions financières dans le monde en ce qui concerne leur préoccupation pour le développement durable.

PHOTO CHRIS HELGREN, ARCHIVES REUTERS

La Banque de Montréal (BMO) a pris le 1er rang du classement des 400 institutions financières dans le monde en ce qui concerne leur préoccupation pour le développement durable.

Résultat ? La Banque de Montréal (BMO) et la Caisse de dépôt et placement du Québec font partie des 30 meilleures institutions à cet égard, selon la WBA. La BMO finit au 1er rang, la Caisse au 26rang.

Le classement mesure la qualité de la gouvernance et de la stratégie des institutions, leur respect des capacités de la planète et leur adhésion aux conventions sociales.

Cette bonne nouvelle relative cache un aspect bien moins reluisant, soit la proportion minuscule d’institutions qui obtiennent ce qu’on pourrait appeler la note de passage de 50 sur 100.

La BMO a une note de 52,5 sur 100 et la Caisse, de 32,5. Parmi les autres institutions financières canadiennes, la Banque Nationale a été classée au 73rang (22,9 sur 100), la Banque Royale au 107rang, (19 sur 100) et le Mouvement Desjardins au 165rang (13,8 sur 100).

Sur les 400 institutions, 84 obtiennent des notes de 2 ou moins sur 100…

La WBA note d’ailleurs que seulement 37 % des principales institutions ont publié des objectifs de carboneutralité à long terme et 2 %, des objectifs intermédiaires.

Consultez le classement complet de l’organisation World Benchmarking Alliance

1. Statistique Canada publie le PIB réel par province, que j’ai divisé par le nombre d’habitants pour obtenir le niveau de vie et sa croissance.