Saviez-vous que le thé est l’une des boissons que l’on boit le plus ? Et en observant les plus récentes statistiques, sa popularité ne s’estompera pas de sitôt.

Après l’eau, le thé est la boisson que l’on boit le plus au monde. Le marché du thé sur la planète atteint presque les 70 milliards de dollars, et au Canada, on n’en parle pratiquement jamais. Les plus grands producteurs de thé se trouvent en Chine et en Inde, mais ces derniers produisent essentiellement pour eux-mêmes. Le Kenya est le plus grand exportateur de thé, suivi par d’autres pays comme le Sri Lanka et l’Argentine.

Le Canada a tout de même une ferme qui produit du thé, dans l’île de Vancouver, mais notre production nationale se résume à cela. Le thé peut supporter des gelées légères et des climats plus frais, mais les théiers prospèrent mieux par temps humide avec des précipitations abondantes, ce qui fait que le Canada n’offre pas un climat idéal pour la production.

Au Canada, le marché du thé vaut environ 1,8 milliard de dollars et devrait augmenter de 8 % à 10 % en 2022 et 2023, selon Restaurants Canada. Le thé a toujours été perçu comme un produit pour les « p’tits vieux », mais l’image de cette boisson change progressivement.

La consommation de thé par habitant au Canada se classe au 20e rang mondial. Pas si mal, considérant les choix que nous avons. En effet, les Canadiens boivent deux fois plus de thé que les Américains, selon l’Association du thé et des tisanes du Canada.

Mais les jeunes s’intéressent davantage au thé et en boivent de plus en plus. Selon Statista, la majorité des consommateurs de thé au Canada ont de 35 à 44 ans environ. Le thé devient plus populaire chez les jeunes grâce à son goût, mais surtout grâce à ses vertus liées à la santé et à l’environnement. Contrairement à d’autres boissons, le thé jouit d’une très bonne réputation pour le bien-être et le développement durable. La production ne se voit pas influencée par le crime ou des cartels, comme on le voit au sein d’autres types de production. Alors les jeunes pourraient bien créer une nouvelle génération de buveurs de thé !

Avec le travail à la maison, la demande pour le thé explose. En y pensant bien, le thé se prête bien à une vie plus domestique, chez soi, en vivant et en travaillant dans le calme. Le thé se prépare rapidement et simplement, et les choix de variétés et de parfums abondent. Le travail loin de la maison encourageait d’autres types de boissons, mais pas nécessairement le thé. La consommation du thé relève souvent d’une expérience plus personnelle, intime, et le travail à la maison offre le contexte idéal pour le thé.

Mais le thé n’a pas encore atteint tout son potentiel. Il reste une boisson abordable, peut-être même trop abordable.

Avant Starbucks, peu de consommateurs se disaient prêts à dépenser de 5 $ à 7 $ pour un café. Il y a 30 ou 40 ans, on associait les buveurs de café aux fumeurs qui se regroupaient dans un petit commerce à café du coin, sans plus. Maintenant, plusieurs d’entre nous n’y pensent même plus. Le café a hérité d’un champion qui a décidé de changer l’image du café.

Pour le thé, DavidsTea a tout de même modulé la donne avec son approche branchée qui attire les jeunes. Entrer dans une boutique DavidsTea ressemble un peu à la visite d’un bar populaire. Mais puisque son modèle repose surtout sur le magasin physique et expérientiel, plusieurs de ses établissements ont fermé. DavidsTea entame son virage virtuel qui aidera la survie de la chaîne, espérons-le.

Malgré cela, il existe une panoplie d’occasions pour boire du thé, mais le thé a besoin d’un champion, comme ce fut le cas pour le café avec Starbucks. D’ailleurs, le parfum « pumpkin spice » (ou épices de citrouille), que beaucoup de gens adorent ou détestent, selon leur degré d’engouement pour cette folie automnale, a été lourdement poussé par Starbucks, il y a pratiquement 20 ans.