Le temps, c’est de l’argent, dit-on. C’est plus vrai que jamais. Car avec l’inflation qui atteint 5,7 %, prendre un moment pour revoir ses habitudes, s’informer et accomplir quelques actions simples peut occasionner des milliers de dollars d’économies.

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En faisant le tour de ses cartes de fidélisation, on peut découvrir des centaines de dollars qui y dorment

Astuce no 1 – Vider ses cartes de points

On possède à peu près tous une panoplie de cartes de fidélisation qui permettent d’accumuler des points de récompenses. En moyenne, les Canadiens sont membres de 13,5 programmes, selon Léger et R3 Marketing. C’est énorme ! Mais êtes-vous à votre affaire ? Savez-vous combien d’argent dort, sous forme de points, sur toutes vos cartes ?

C’est le temps de faire le compte et de dépenser intelligemment. Pourquoi ne pas payer votre prochaine bouteille de vin, votre épicerie au complet ou un plein d’essence avec les récompenses accumulées ? Le programme de Metro transforme vos points en argent, ne reste qu’à échanger le bon reçu. Idem du côté de la Maison Simons. Regardez bien les dates limites pour ne rien perdre.

Besoin d’une imprimante ou d’AirPods ? Vos points PC Optimum pourraient vous permettre de les obtenir gratuitement ou au rabais chez Pharmaprix. La sélection de produits électroniques y est sans doute plus vaste que vous l’imaginez. Ces mêmes points peuvent maintenant être utilisés pour obtenir un rabais de 10 cents par litre d’essence chez Esso (maximum 4 $). Au moment où les pleins n’ont jamais coûté aussi cher, l’économie semble minime, mais en réalité, ces 4 $ risquent de valoir encore moins dans quelques mois vu l’inflation qui atteint un niveau jamais vu en 30 ans.

Si vous possédez une carte donnant droit à des économies sur l’essence, tâchez de faire le plein à la bonne station-service pour en bénéficier. Si vous êtes client d’IGA et que vous prenez le rabais chez Shell, laissez-le dans la voiture pour ne pas l’égarer ou l’oublier.

Alors que beaucoup de gens hésitent à voyager, voici une idée pour utiliser ses milles Rêves Air Miles : les échanger contre des billets de cinéma. Quoi de mieux qu’une sortie gratuite en famille avec du maïs éclaté ? Aéroplan propose pour sa part des cartes-cadeaux Cineplex.

Votre portefeuille contient des cartes pleines d’étampes pour des cafés, des pains, des cupcakes ou des crèmes glacées gratuites ? Sortez-les en prévision d’un usage imminent qui sera aussi bénéfique… pour votre moral.

Les membres de la CAA et de la FADOQ (dès 50 ans) ont droit à une foule de rabais qu’on oublie ou dont on ignore carrément l’existence. Par exemple, la carte de la CAA donne 17 % de rabais sur les boîtes repas de Jérôme Ferrer et 5 % chez Stokes, Bouclair et Matelas Bonheur. Celle de la FADOQ peut être utilisée chez Yellow, Bétonel, Point S et dans une foule d’hôtels dans le monde.

La plupart des cartes de crédit permettent aussi d’accumuler des points, des milles ou des bonidollars. Au lieu d’attendre d’avoir atteint un montant pharaonique, si votre budget est actuellement serré à cause de l’inflation, il pourrait être judicieux d’utiliser vos récompenses illico.

Mais faites bien vos calculs, surtout si vous pensez utiliser vos points pour acquérir un bien. Parfois, les grille-pains et les ordinateurs sont beaucoup plus chers dans les catalogues de ces programmes qu’en magasin. Dans ce cas, il est préférable de transformer ses points en crédit pour diminuer son solde. Les bonidollars (Desjardins) sont pour leur part échangeables contre des titres de transports en commun (train de banlieue, bus, métro), ce qui peut être intéressant au moment où bien des télétravailleurs s’apprêtent à remettre ce poste de dépenses dans leur budget.

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Pour avoir un maximum de points à dépenser, encore faut-il en accumuler.

Il est possible de devenir un professionnel de l’optimisation sans trop d’efforts. On peut notamment consulter les sites web des différents programmes qui fournissent souvent une liste de trucs aux membres.

En règle générale, concentrer ses achats dans un petit nombre d’enseignes est plus payant… sauf si cela nous fait acheter des biens à un prix significativement supérieur à ceux des concurrents.

Puisque certains programmes multiplient les points certaines journées précises, il est avantageux de planifier ses achats et d’attendre ces évènements pour s’y rendre. Lorsque des primes sont offertes à l’achat de produits non périssables qu’on finira assurément par consommer, pensez à faire des réserves.

Une autre bonne façon d’accumuler des points est de passer par les sites d’Air Miles et d’Aéroplan pour certains achats en ligne. C’est un réflexe qu’on n’a pas nécessairement. Ces deux programmes ont noué des partenariats avec des centaines de commerces qui n’acceptent pas leurs cartes quand on s’y présente en personne. Des exemples : Aldo, Apple, Amazon, Décathlon, Linen Chest, H&M, RW & Co.

En ouvrant votre portefeuille ou ce tiroir que vous évitez généralement, vous découvrez aussi des cartes-cadeaux inutilisées ? C’est le temps de faire le tri. Il ne serait pas avisé de les vider en se procurant des biens que vous n’auriez pas achetés autrement. Ça va de soi. Mais avec le printemps qui s’en vient, certaines dépenses seront inévitables. Si bien que le moment est idéal pour déterminer quelles cartes pourront être utilisées… ou échangées avec un membre de la famille qui n’a pas les mêmes besoins.

Si vous n’êtes pas un fervent des cartes de fidélisation, il y a peut-être lieu de vous informer quand même sur les avantages offerts par celles de vos commerces préférés. Si l’accumulation de points vous laisse indifférent, il se pourrait que d’autres avantages, comme la livraison gratuite, par exemple, vous fassent épargner. Et au supermarché, certains soldes ne sont offerts qu’aux membres du programme.

Astuce no 2 – Crédits d’impôt négligés

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Il existe plusieurs crédits d’impôts méconnus qui pourraient vous rapporter plus d’argent que prévu.

On est en pleine saison des impôts, et cet exercice pourrait vous rapporter plus d’argent que prévu. Comment ? En profitant pleinement de tous les crédits d’impôt. L’un des plus sous-utilisés au Québec est celui pour les personnes handicapées, qui peut procurer jusqu’à 90 000 $ à vie. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas nécessaire d’être en fauteuil roulant et inapte à l’emploi pour y avoir droit. Le crédit est accessible à ceux dont l’état de santé pose des défis, ce qui inclut des maladies digestives, la perte d’audition, le diabète de type 1 et des maladies liées à la santé mentale. Les personnes âgées de 70 ans ou plus ont droit au crédit pour maintien à domicile. Si elles demeurent dans leur maison et qu’elles paient pour faire déneiger l’entrée ou tondre le gazon, ces factures peuvent être déductibles d’impôt. Les frais de condo font aussi partie des dépenses admissibles. Si vous avez déménagé pour le travail ou les études, plusieurs dépenses sont admissibles. Le télétravail vous donne aussi droit à un crédit ; choisissez la méthode de calcul la plus payante (il y en a deux).

Astuce no 3 – Magasiner ses assurances

Ce n’est pas une activité qui se démarque par son aspect jubilatoire. Mais c’en est une qui est particulièrement rentable : magasiner ses assurances. Quelques coups de fil ou 15 minutes sur un comparateur en ligne pourraient vous permettre d’économiser des centaines de dollars, puisqu’il n’est pas rare que les prix soient du simple au double quand on compare deux compagnies. Les associations professionnelles et les réseaux de diplômés universitaires ont généralement des ententes avec des compagnies d’assurance qui offrent des rabais. Informez-vous. Vous pensez que votre courtier a déjà fait le tour de toutes les possibilités ? N’oubliez pas qu’un grand nombre de courtiers sont associés à un assureur chez qui il concentre une bonne partie de leur clientèle. Augmenter légèrement la franchise procure aussi des économies. Même chose pour les assurances-vie : prenez le temps d’obtenir quelques soumissions avant de faire votre choix et déterminez adéquatement vos besoins.

Astuce no 4 – Chercher les gratuités

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L’entrée au Musée des beaux-arts de Montréal est gratuite le premier dimanche de chaque mois et 50 % moins chère les mercredis soir.

Tous les Québécois peuvent s’abonner gratuitement et en ligne en quelques minutes à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Cela donne accès à des livres numériques et audio, aux journaux, à des magazines et à des milliers de films grâce à des plateformes de visionnement en continu.

L’actualité vient de publier un reportage complet sur les avantages offerts par cet abonnement.

Lisez le reportage de L’actualité

Une sortie au Musée des beaux-arts de Montréal coûte 48 $ à un couple (tarif pour les 31 ans et plus). Mais il y a moyen de s’émerveiller devant sa collection malgré un budget serré. L’entrée est gratuite le premier dimanche de chaque mois et 50 % moins chère les mercredis soir. La plupart des autres musées proposent des journées gratuites et des rabais. Ça vaut le coût de consulter le site de sa ville, car on y trouve souvent une liste d’activités gratuites pour tous les âges et les goûts : concerts, conférences, ateliers de bricolage.

Astuce no 5 – Réévaluer ses abonnements

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On peut économiser en réduisant la quantité de plateformes de diffusion en continu auxquelles on est abonnés.

On s’abonne à des services et on oublie parfois de réévaluer au bout de quelques mois s’ils demeurent pertinents dans notre vie. C’est le cas de la diffusion en continu (streaming). Il existe une vingtaine de plateformes généralistes et spécialisées. Une étude récente du magazine Protégez-vous précisait que le prix mensuel varie de 6 à 35 $ par mois. Prenez le temps de bien évaluer vos habitudes et faites des choix. Idem pour les services de musique en continu et les magazines qu’on n’a pas toujours le temps de lire. On peut aussi économiser gros en appelant ses fournisseurs de câble, d’internet et de téléphonie cellulaire chaque année pour s’assurer d’avoir droit au meilleur prix possible et d’ajuster ses services à sa consommation réelle. Idem en ce qui concerne son forfait bancaire.

Astuce no 6 – Vendre ce dont on ne se sert plus

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Vendre les objets dont on ne se sert plus est une bonne façon d’amasser un peu d’argent.

On accumule tous un paquet d’affaires devenues inutiles. Pourquoi ne pas profiter de son grand ménage du printemps pour élaguer un peu ? Les vêtements usagés n’ont jamais eu autant la cote et les sites de revente se multiplient (Vinted, Re:wear par H&M, Poshmark). On peut aussi se tourner vers des friperies qui prennent nos vêtements et ceux des enfants en consigne.

Quelques sites de revente de vêtements

On peut aussi vendre ses vêtements sur des plateformes de revente généralistes comme Kijiji, LesPAC, Marketplace (Facebook) ou eBay. Ce sont des sites qui ont fait leurs preuves pour tous les types de bien. Faites le tour de vos armoires, du garage, du sous-sol et du cabanon ; des centaines, voire des milliers de dollars y dorment peut-être. À l’inverse, on peut aussi acheter des biens d’occasion plutôt que se tourner illico vers le neuf.

Astuce no 7 – Cuisiner davantage

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Cuisiner est l’une des meilleures façons de réduire sa facture tout en mangeant mieux.

S’il y a un poste budgétaire compressible, c’est bien celui de l’épicerie, à moins d’être déjà un expert en matière d’économies et un chef à ses heures. Car cuisiner est l’une des meilleures façons de réduire sa facture… tout en mangeant mieux. Si un litre de soupe fraîche au comptoir du prêt-à-manger peut coûter jusqu’à 11 $ au supermarché, gageons que vous pourrez en cuisiner au minimum le double pour le même prix. Idem en ce qui concerne la sauce à spaghetti à la viande. En cuisinant, on évite aussi les coûteuses livraisons qui font bondir le prix des repas de 36 % en moyenne, selon Le Devoir. Apprenez à faire de la pâte à pizza, procurez-vous du fromage en solde que vous râperez vous-même, et le prix de votre traditionnel souper du vendredi vient de fondre des trois quarts. En plus, on s’amuse quand tout le monde (même les tout-petits) choisit ses garnitures. L’important est de chauffer le four à 515 degrés !

Astuce no 8 – Gaspiller moins

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Les livres et les sites web sont remplis d’astuces pour transformer les aliments en fin de vie.

Au prix où est rendue la nourriture (hausse annualisée de 7,4 % en février), limiter le gaspillage n’a jamais été aussi pertinent. La plupart des références en la matière évaluent à 100 kg le poids de la nourriture jetée annuellement par les ménages canadiens. Il y a moyen de faire mieux. En planifiant mieux ses achats, en congelant les restes, en connaissant les trucs de conservation, en n’étant pas trop regardant sur les dates de péremption. Les livres et les sites web remplis d’astuces pour transformer des carottes molles et leurs fanes pullulent. Les applications qui nous permettent d’acheter des aliments en fin de vie, mais encore bons, sont aussi de bons outils pour réduire sa facture tout en réduisant le gaspillage.

Lisez le texte « Faire l’épicerie, ça s’apprend »

Quelques applications pour acheter des aliments en fin de vie

Astuce no 9 – Conduire mieux

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Changer ses habitudes de conduite, notamment rouler plus lentement et éviter les accélérations rapides, peut se transformer en économies.

En février, le prix de l’essence a bondi de 32,3 % par rapport à février 2021. Il a même touché le niveau symbolique de 2 $ le litre, il y a quelques jours. Changer ses habitudes de conduite peut se transformer en économies. La CAA conseille de rouler plus lentement, d’éviter les accélérations rapides et d’avoir des pneus suffisamment gonflés. C’est ce qu’on appelle l’écoconduite. Évidemment, il est encore plus économique de troquer l’auto contre le vélo ou la marche quand c’est possible.

Consultez la liste des conseils de la CAA

Il y a aussi moyen de réduire sa consommation d’essence en choisissant un modèle plus petit, moins énergivore ou carrément électrique lors du remplacement de son véhicule.

Certains assureurs proposent par ailleurs des applications pour téléphones qui surveillent votre conduite (vitesse, accélérations, etc.). Chez Desjardins, par exemple, cela donne droit d’emblée à un rabais sur la prime (pendant six mois) auquel s’ajoutent d’autres rabais en fonction des données recueillies. Des économies qui s’ajoutent à celles réalisées à la pompe grâce à ses bons comportements.

Astuce no 10 – Moins consommer d’électricité

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Abaisser la température des pièces inoccupées dont la porte est fermée permet de baisser sa facture d’électricité.

Le prix de l’électricité au Québec est le plus faible en Amérique du Nord, mais ce n’est pas une raison pour en utiliser plus que nécessaire. Sur son site, Hydro-Québec propose une foule de trucs pour réduire sa facture. L’un d’eux est d’adhérer à la tarification dynamique. Encore plus simple, on peut limiter sa consommation d’eau chaude en préférant la douche au bain, abaisser la température des pièces inoccupées dont la porte est fermée et démarrer uniquement le lave-vaisselle quand il est plein.

Consultez les conseils d’Hydro-Québec Lisez le texte « Réduire sa facture d’électricité sans grelotter »

Appel à tous

L’inflation vous frappe de plein fouet et cela vous a amené à revoir votre budget, à accomplir des actions que vous n’auriez pas imaginées ? Écrivez-moi. Votre témoignage pourrait être publié.