Vous avez été nombreux à réagir à l’annonce de l’adoption du projet de loi 19 qui vise à encadrer le travail des enfants. Voici un aperçu de vos courriels.

N’était-ce pas interdit ?

C’est une très bonne nouvelle que d’interdire le travail des enfants, mais j’ai toujours cru que cela était interdit ! C’est incroyable, ce que la pénurie de personnel peut mettre en relief, à savoir, faire travailler des enfants pour maintenir l’activité économique d’une région, d’une province ou d’un pays. Je comprends le désarroi des petits commerçants qui peinent à sortir la tête de l’eau, surtout après les années de vaches maigres de la pandémie. Je ne comprends toutefois pas la solution qu’ils ont trouvée pour y remédier. Je ne comprends pas non plus les parents des 90 000 enfants qui les laissent partir travailler avec leur petit sandwich après l’école ou les matins de fin de semaine. Ces jeunes doivent découvrir leur monde, notre monde, par le jeu, la lecture, les arts, les sports et bien sûr par les études.

Suzanne Bastien, Repentigny

Un choix

Je ne trouve pas que cela est une bonne idée. Les enfants de moins de 14 ans qui décident de travailler le font en majorité par choix. Ils veulent contribuer à la société, tout en ramassant des sous pour leur indépendance financière (ils n’ont pas tous les mêmes moyens familiaux).

Catherine Sanfaçon

Sous supervision

Je ne crois pas que le fait de travailler au centre commercial quelques heures par semaine lorsqu’il n’y a pas d’école soit problématique pour des jeunes de 13 ans, surtout s’ils sont supervisés par des adultes responsables d’une boutique par exemple.

Sylvie Archambault, Laval

Un fardeau de plus aux employeurs

Cette annonce me désole, étant employeur de même que mère d’un enfant de 13 ans. Cette nouvelle vient ajouter un fardeau supplémentaire sur les épaules des employeurs. Les jeunes de 13 ans sont parfois très motivés et très impliqués et avec la main-d’œuvre de plus en plus rare, ça ne va que complexifier l’embauche. Travailler quelques heures par semaine ne faisait que les responsabiliser et passer un été un peu plus normal. Oui à des jours de congé, mais pas tous les jours, huit semaines, c’est long.

Julie Archambault, Napierville

Des bâtons dans les roues

Qu’est-ce que je dis à mon garçon qui devait avoir un emploi comme plongeur cet été ? Je suis en région et non, il n’y a pas de travail pour lui. Nous travaillons à temps plein tous les deux et il sera seul tout l’été. Qu’est-ce que je fais avec lui pour qu’il aime son été ? Le gouvernement vient de nous mettre des bâtons dans les roues pour lui et pour l’employeur qui avait besoin de lui !

Karine Godbout

Laissons-les rire, courir, jouer…

J’applaudis ! Laissons les enfants vivre leur jeunesse. Ne leur mettons pas le stress de régler notre pénurie de main-d’œuvre. Encourageons nos enfants à rire, jouer, courir libres le plus longtemps possible. Ils auront vite fait de travailler pour gérer leur vie et leur budget. Le travail n’est pas une garderie pour les jeunes.

Danielle Masson

Fière de travailler à 13 ans

Ma fille de 13 ans travaille dans un IGA depuis la fin de janvier. Elle était très fière et ça fonctionnait très bien pour elle. Elle était très encouragée et cela semblait répondre à une partie du besoin de l’employeur. Je sais bien qu’il aurait aimé qu’elle travaille plus d’heures, mais nous ne voulions pas. Le gouvernement nous impose sa façon de voir. Je suis tellement déçue et choquée de la situation. Le travail ne fait mourir personne, mon père de 75 ans travaille encore plus de 50 heures par semaine.

Stéphanie Martineau

Trop jeunes pour les soucis de travailleurs

Bien heureuse de ce changement. Je me sens toujours un peu mal à l’aise de me faire servir par un petit au resto ou à l’épicerie. Je les trouve trop jeunes pour avoir déjà des soucis de travailleurs et des besoins financiers pour leur permettre d’acheter des bébelles inutiles. Que les parents se bougent et se trouvent une seconde job, s’ils ont un budget trop serré !

Gisèle Gagnon, Lévis

Ma fille peut, mon fils, non

J’ai une fille qui peut travailler cet été (14 ans) et qui ne sera pas affectée par la nouvelle loi. Mais son frère de 12 ans, en voyant sa sœur tout heureuse, voulait travailler quelques heures durant les jours de l’été, dans un miniputt, pour s’initier au monde du travail, apprendre à côtoyer des collègues, un employeur, des clients (familles), dans un univers de divertissement, et aussi se faire un petit salaire. […] Je trouve très déplorable le fait d’annoncer cette loi à la dernière minute. [Mon fils] aurait bénéficié d’un meilleur équilibre grâce à ce petit gagne-pain, qui l’aurait encore plus responsabilisé, motivé et orienté. Je trouve qu’il faut s’ajuster à la nouvelle génération de jeunes d’aujourd’hui, elle n’est plus comme dans les années 1980. Leur maturité propre à chacun est aussi un facteur à prendre en compte. Je suis impressionnée de constater leur évolution rapide, en matière de savoir s’instruire et de se renseigner sur le monde !

Caroline Bochud

Laissez-nous juger

Je trouve correct de limiter les heures pendant l’année scolaire, mais pour l’été… Pouvez-vous nous laisser juger de la capacité de nos enfants s’il vous plaît ? Mettre de l’essence dans un bateau à 13 ans… Ce n’est quand même pas dangereux !

Josée Martin