(Washington) Le patron sortant de Starbucks, Howard Schultz, figure emblématique de l’ascension de la chaîne américaine de cafés, a défendu mercredi, lors d’une audition au Sénat américain, son approche anti-syndicat au sein du groupe et réfuté des accusations d’infractions au droit du travail.

Depuis décembre 2021 et la constitution d’un premier syndicat dans trois succursales du groupe à Buffalo (nord-est des États-Unis), Starbucks est l’objet d’un mouvement d’organisation de centaines d’employés.

Selon le syndicat Starbucks Workers United, près de 300 cafés ont suivi, ce qui concerne environ 7000 salariés de l’entreprise basée à Seattle (nord-ouest).

Début mars, un juge administratif a reconnu Starbucks coupable de multiples entorses à la législation du travail, qui s’inscrivaient, selon le magistrat, dans une démarche visant à empêcher l’organisation des employés du groupe en syndicat.

Selon le juge, l’entreprise a licencié des salariés pour avoir fait campagne en faveur de la syndicalisation, en a menacé d’autres, et a fait miroiter divers avantages à ceux qui voteraient contre la constitution d’un syndicat.

Le magistrat a notamment ordonné à Howard Schultz d’enregistrer un message filmé dans lequel il rappellerait les droits dont bénéficient les salariés en matière de syndicalisation.

Auditionné mercredi par la commission sénatoriale aux Affaires sociales (HELP), celui qui a cédé son fauteuil de directeur général à Laxman Narasimhan il y a quelques jours seulement a indiqué qu’il ne se plierait pas à cette décision, « parce que Starbucks n’a pas enfreint la loi ».

Le groupe a interjeté appel ou indiqué son intention de le faire pour chaque décision prononcée à son encontre dans ce dossier, aucune d’entre elles n’étant, dès lors, définitive en l’état.

« Nous respectons la loi » et le droit des employés de la société de former un syndicat, mais « nous préférons maintenir la relation directe que nous avons avec nos collaborateurs », a expliqué Howard Schultz, qui n’a plus de fonction opérationnelle, mais conserve un siège au conseil d’administration.

« Nous traitons nos salariés de façon juste », a insisté le sexagénaire, qui a fait passer Starbucks du statut de petite chaîne locale à géant mondial du café. « Nous ne faisons rien de scandaleux. Nous gérons avec le souci de nos employés et nous avons les états de service pour le prouver. »

Howard Schultz a, par ailleurs, accusé de partialité le Bureau en charge de l’application du droit du Travail (NLRB), dont dépend le juge administratif Michael Rosas, qui a rendu la décision concernant Starbucks, début mars.