Pour répondre aux critiques qui lui reprochent de dépenser sans compter l’argent des Canadiens, le gouvernement fédéral annonce son intention de se serrer la ceinture et d’économiser 12,8 milliards au cours des cinq prochaines années.

Le gros de ces économies viendra de la réduction du recours aux consultants et aux services professionnels externes, qui a fortement augmenté au cours des dernières années, notamment au profit de la firme McKinsey. Des informations en ce sens avaient déjà fuité dans les médias.

Depuis que les libéraux sont au pouvoir à Ottawa, les honoraires versés pour des services de consultation externes ont augmenté de 95 %, a déjà noté le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux.

Dans son budget de mardi, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, estime que des économies de 7,1 milliards en cinq ans peuvent être réalisées en réduisant le recours à des consultants externes et les déplacements.

Sept milliards

Les ministères et les organismes fédéraux seront aussi mis au régime afin de réduire de 3 % leurs dépenses. Ottawa compte récupérer ainsi 7 milliards de dépenses en quatre ans, sans diminuer les services à la population.

La même commande de réduction de dépenses de 3 % sera transmise aux sociétés d’État fédérales, pour des économies espérées de 1,3 milliard au cours des quatre prochaines années.

Le gouvernement Trudeau, qui s’est fait reprocher d’avoir dépensé plus que ce qui était nécessaire, reconnaît en quelque sorte que ç’a été le cas. Le budget Freeland propose de réduire le financement déjà annoncé lorsque les sommes n’ont pas été dépensées ou ne sont plus nécessaires. « Lorsque la mise en œuvre est plus lente que prévu, que l’adoption est plus faible ou que les circonstances ont changé, il est logique de s’assurer que les ressources gouvernementales sont toujours affectées à l’objectif le plus approprié », lit-on dans le document. Des économies de 6,4 milliards sont attendues de ce rajustement du tir fédéral, dont 3,4 milliards seront récupérés dès l’an prochain.

Les réductions de dépenses annoncées dans le budget n’empêcheront pas le déficit fédéral d’être plus élevé que ce qui avait été prévu dans la mise à jour des finances publiques à l’automne. La ministre des Finances prévoyait alors un déficit 30,6 milliards pour l’année financière 2023-2024, alors qu’il sera plutôt de 40,1 milliards selon le budget de mardi.