La Ville de Brossard, qui connaît un essor démographique spectaculaire, va imposer un gel temporaire des constructions autour des stations du Réseau express métropolitain (REM), tout en exemptant 8000 nouveaux logements de l’application de son règlement intérimaire de contrôle (RCI).

Le conseil municipal de Brossard a adopté un avis de motion en ce sens mardi. L’objet du règlement est d’interdire la construction d’habitations le long du boulevard Taschereau et dans les environs des stations du REM le temps que la Ville se dote d’un nouveau plan d’urbanisme.

« On n’a jamais défini de densités maximales, dit dans un entretien la mairesse Doreen Assaad. Sur la base de l’engouement actuel, il y a un potentiel de 57 000 nouveaux logements à Brossard, selon les règles actuelles. Pour nous, c’est élevé. Nous serions plus dans l’ordre de la moitié de ce chiffre. Avec le RCI, nous nous donnons un moment pour comprendre où l’on veut aller. »

Brossard, où résident 91 000 personnes, compte 40 000 logements approximativement. Entre les recensements de 2016 et de 2021, la population a crû de près de 7 %, gagnant 6000 résidants.

« On n’a pas l’intention d’arrêter le développement. Mais en même temps, tant qu’on n’a pas défini quel est le nombre maximal d’unités par zone que l’on souhaite accueillir, on ne veut pas que le développement se fasse tous azimuts », explique Doreen Assaad.

Fin du moratoire en juin 2024

Définir la vision du futur centre-ville de Brossard est une priorité pour la mairesse. « On a l’intention de lever complètement le RCI pour juin 2024 », assure Mme Assaad. De plus, rien n’empêche le retrait de certaines zones du RCI à une date antérieure.

Le moratoire s’applique sur un territoire incluant le Mail Champlain, le Quartier DIX30 et les terrains du stationnement incitatif Chevrier. Sont exclus du règlement : le quartier Solar Uniquartier, Brossard-sur-le-parc, Éco-quartier de la Gare, la mise en valeur du terrain de l’ancien Loblaw et le projet piloté par Prével/TGTA, ces deux derniers se trouvant avenue Panama. Le nombre de logements autorisés dans ces secteurs dépasse les 8000 unités.

Il s’agit de la seconde ville de banlieue à imposer un contrôle intérimaire autour de stations du REM après Pointe-Claire, dans l’ouest de l’île de Montréal.

Le moratoire est le plus récent d’une série de gestes faits par la ville de la Rive-Sud dans les derniers mois concernant l’aménagement urbain.

En février, Brossard a frappé les nouveaux logements d’une taxe de 3257 $, payable par le promoteur.

En novembre dernier, sa mairesse avait annoncé ses couleurs dans un discours devant la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud, lors duquel elle avait fait part de la volonté de la ville de reprendre en main le contrôle de son aménagement.

André Dubuc, La Presse