L’Alliance canadienne pour la formation et le développement des compétences en sciences de la vie (CASTL) ouvrira à l’automne un centre de formation en biofabrication au Technopôle Angus. Un jalon important pour l’est de Montréal, dont l’objectif est de devenir une zone d’innovation basée sur la santé personnalisée.

C’est un secret de Polichinelle que ce secteur de la ville cherche à créer une zone d’innovation au même titre que Sherbrooke (sciences quantiques), Bromont (systèmes électroniques intelligents) et Saguenay (aluminium).

Dans ce cas-ci, grâce à la présence, entre autres, de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, de l’Institut de cardiologie de Montréal et du centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (CIUSS-EMTL), il a été décidé de miser sur les soins de santé personnalisés, c’est-à-dire sur mesure et non plus génériques.

La venue de CASTL s’inscrit donc dans cette logique, soutient Hugues Beaulieu, biochimiste et chef de projet de la zone Santé personnalisée.

C’est un des morceaux du puzzle dont nous avons besoin. Ça nous prend un centre de formation de la main-d’œuvre qui soit agile. C’est ce qu’offre le CASTL, qui a choisi le site en fonction de la zone d’innovation à venir.

Hugues Beaulieu, biochimiste et chef de projet de la zone Santé personnalisée

500 étudiants

Les installations montréalaises de CASTL occuperont 600 mètres carrés dans un immeuble du Technopôle Angus, lequel célèbre ses 25 ans en 2023. L’endroit sera doté de laboratoires, d’équipements à la fine pointe et de salles de classe conçues pour offrir des formations en matière de procédés de biofabrication, dont la fabrication de vaccins et la culture cellulaire.

À terme, 20 personnes y travailleront. CASTL Montréal vise à accueillir 500 étudiants par année. Le projet nécessitera un investissement d’environ 10 millions de dollars, selon Paul-Xavier Etter, directeur technique de CASTL.

« Oui, ce sera pour la théorie, mais surtout pour la pratique, explique-t-il. Et la touche montréalaise sera l’intelligence artificielle. Nos équipements seront branchés à des ordinateurs. On va faire du 4.0 et on va aider les entreprises qui veulent prendre ce virage. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Paul-Xavier Etter, directeur technique de CASTL

Et qui pourra bénéficier des hottes à flux laminaire, des bioréacteurs pour expansion cellulaire et autres centrifugeuses en continu de CASTL ? « Tant les employés que les cadres supérieurs des entreprises privées en passant par les étudiants postsecondaires, énumère M. Etter. On accueillera également les gens qui ne travaillent pas directement à la biofabrication, dont les chercheurs, les responsables aux achats, etc. »

Rayonnement mondial

L’est de Montréal n’est pas encore officiellement reconnu par le gouvernement comme zone d’innovation. Mais tout semble indiquer qu’une annonce pourrait être faite en ce sens d’ici la fin de 2023, croit Hugues Beaulieu, également employé de l’Institut de cardiologie de Montréal.

Grâce à la thérapie cellulaire, génique et de précision, des secteurs où l’hôpital Maisonneuve-Rosemont excelle, la santé personnalisée prendra de plus en plus de place, soutient M. Beaulieu.

À notre avis, dès que notre zone d’innovation sera reconnue, il y aura un effet boule de neige.

Hugues Beaulieu, biochimiste et chef de projet de la zone Santé personnalisée

De nouveaux chercheurs et de nouvelles entreprises viendront s’établir à Montréal, ajoute-t-il.

L’écosystème qui en résultera devra vraisemblablement être logé dans un nouveau centre d’innovation qui pourrait être construit au Technopôle Angus, espère le chef de projet, qui préfère ne rien annoncer pour le moment.

CASTL a vu le jour en 2019 à l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-E.), où la filière des sciences de la vie a explosé ces dernières années. L’organisme travaille déjà avec d’autres provinces canadiennes en matière de formation. Mais ce sera la première fois qu’elle ouvre des installations en dehors de l’Î.-P.-É.