(Québec) Estimant que le Québec est à la traîne, le ministre Pierre Fitzgibbon veut augmenter le nombre de jeunes pousses en sciences de la vie sur le sol québécois. Il verse 7,2 millions à cinq entreprises de type « incubateur et accélérateur » pour stimuler l’essor des entreprises en démarrage.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie confirmera ce mardi des aides financières pouvant aller jusqu’à 7,2 millions sur trois ans pour soutenir cinq « incubateurs et accélérateurs » québécois du secteur des sciences de la vie. Ces cinq organismes ont été sélectionnés au terme d’un appel de projets dans le cadre de la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2022-2025.

Une des défaillances du Québec, par rapport aux autres États, c’est le nombre de jeunes entreprises, explique le ministre Fitzgibbon, en entrevue. « On a beaucoup d’investissements publics en recherche et développement, mais dans le privé, on n’est peut-être pas aussi agile que l’on devrait l’être. »

Selon le ministre, une des solutions est justement de soutenir davantage les entreprises de type « incubateur et accélérateur », qui ont développé une expertise « d’accompagnement de jeunes entreprises innovantes ».

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Des incubateurs-accélérateurs, il faut en faire plus. Je pense que c’est ce qui va faire que les entreprises peuvent vraiment s’organiser.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Les cinq entreprises sélectionnées recevront une subvention pouvant atteindre un maximum de 500 000 $ par année pendant trois ans pour couvrir au maximum 60 % de leurs dépenses d’opération. « C’est de l’argent pour les frais de fonctionnement, ce n’est pas de l’argent qui va dans les entreprises, ce qu’on veut, c’est promouvoir l’accompagnement humain », souligne M. Fitzgibbon.

Pour un système de santé plus « efficient »

Le gouvernement Legault mise particulièrement sur le domaine des sciences de la vie depuis la pandémie, qui a mis en lumière les failles du système de la santé et les défis d’approvisionnement en médicaments.

« Dans certains créneaux stratégiques comme les sciences de la vie, on ne veut pas dépendre d’un avion qui n’arrivera pas de Chine un jour », avait lancé M. Fitzgibbon lors du dévoilement de la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2022-2025, en mai dernier. Québec a alloué 211 millions de dollars de crédits budgétaires qui devraient générer des investissements de près de 2 milliards de dollars.

« Quand j’ai annoncé la stratégie, j’avais un partenaire avec moi qui s’appelle Christian Dubé [le ministre de la Santé] », rappelle le superministre du gouvernement Legault. « C’était important parce qu’il faut que le système de santé endosse ce qu’on fait. L’innovation va être requise pour avoir un système public de santé efficient, […] il faut être plus innovant pour être plus performant », poursuit-il.

Par ailleurs, il faut qu’il y ait un certain « arrimage » entre le ministère de la Santé et le secteur de l’innovation des sciences de la vie. « Si tu es une start-up au Québec et que tu n’es pas capable de vendre tes produits et services à ta juridiction, c’est très dur d’exporter après », illustre M. Fitzgibbon.

Les cinq « incubateurs et accélérateurs » retenus par Québec

  • AdMare BioInnovations
  • Le Catalyseur des technologies de la santé (CST)
  • Le Centre Dobson pour l’entrepreneuriat de l’Université McGill
  • Le Centre québécois d’innovation en biotechnologie
  • Quantino