Malgré les hausses successives des prix des aliments, et celles prévues pour 2023, il est encore possible de faire des économies dans le budget réservé à l’alimentation. D’abord, une bonne gestion du frigo et l’élimination du gaspillage. Et peut-être qu’il est temps d’ajouter une petite application pour aider à économiser davantage à l’épicerie ? Nous en avons testé cinq, parmi les plus populaires.

FoodHero

Comment ça fonctionne ?

FoodHero est une création québécoise. En 2019, IGA et Metro y ont adhéré, et maintenant, 350 commerces du Québec sont inscrits pour ravitailler 100 000 usagers actifs. L’utilisation est toute simple : les commerces à proximité de votre domicile ou de votre travail affichent les produits offerts quotidiennement. Le pourcentage de rabais est clairement indiqué : 25 %, 50 %, voire plus. Vous faites votre épicerie avec l’application et récupérez la commande à l’épicerie.

Notre expérience

Excellente. Les épiceries Rachelle-Béry, qui appartiennent à Sobeys (IGA), font partie de la famille FoodHero, ce qui donne accès à des produits biologiques et de spécialité à très bons prix. Dans le panier, tout avait été congelé avant la date de péremption – sauf le sucre de coco. Hyper pratique. Un plus : l’accueil a été excellent. Les employées sur place confirmaient que l’application était super populaire et ont même avoué l’utiliser aussi ! Il y a vraiment des perles dans l’offre des enseignes qui participent à FoodHero. Beaucoup de viande, de toutes les origines et les gammes. C’est gagnant-gagnant pour le commerce comme pour les consommateurs, et il y a assurément de belles économies à faire, surtout si on utilise l’application pour lancer la liste d’épicerie, en complétant avec ce qui manque.

Pour qui ?

Tout le monde, puisqu’il s’agit d’une épicerie en ligne où le consommateur choisit. On recommande de l’utiliser au moment où vous planifiez vos repas de la semaine, pour n’avoir qu’à compléter le tout avec les ingrédients manquants, si vous ne les avez pas déjà.

On la conserve ?

Oui. À utiliser régulièrement, surtout avec les nouvelles hausses de prix des aliments prévues pour 2023.

Too Good To Go

Comment ça fonctionne ?

Too Good To Go est une ancêtre dans le monde des applications antigaspillage : elle est née en 2015, au Danemark. Avec elle, c’est la surprise. Vous payez un panier, souvent 4,99 $, parfois plus selon le type de commerce, puis vous récupérez le contenu sur place. Boulangeries, fruiteries, cafés et autres restaurants laissent partir leurs invendus de la journée ou de la veille. Le gros bémol avec Too Good To Go est que les expériences sont très inégales. Vous vous retrouvez parfois avec un sac de fruits et de légumes pratiquement déjà sous forme liquide qui demandent une transformation immédiate. L’idée étant d’éviter le gaspillage, pas question de mettre ça à la poubelle ! Comme les autres applications antigaspillage, celle-ci est plus efficace en ville : il y a autour de 1000 commerces qui participent dans le Grand Montréal et 1250 pour l’ensemble du Québec.

Notre expérience

Très mauvaise… et très bonne ! Si ça n’avait pas été dans le cadre de ce test, l’application serait disparue aussi vite qu’elle est arrivée. Les premières expériences ont été moyennes au mieux, catastrophiques au pire. Toutefois, la variété des commerces fait que l’on tombe aussi sur des choses formidables. De petites boulangeries de quartier qui laissent partir leurs viennoiseries de la veille ou du jour même si vous passez à la fermeture, le soir. Une boîte de gâteaux d’une jolie pâtisserie pour le prix d’un seul, ça rend joyeux. Surtout si, avec la hausse des prix à l’épicerie, c’est le genre de luxes que vous avez abandonnés. Il faut donc essayer souvent Too Good To Go, accepter d’être déçu au début et se faire une liste de favoris. Un autre bon point : ça vous amènera dans des commerces que vous ne fréquenteriez pas autrement.

Pour qui ?

Pour ceux et celles qui cuisinent tout. Car si vous recevez un sac de caramboles flétries, c’est votre surprise. Si vous mettez tout ça à la poubelle, ainsi part le principe. Et votre argent.

On la conserve ?

Oui, mais après avoir fait un tri pour exclure les épiceries qui passent parfois des trucs douteux.

Flashfood

Comment ça fonctionne ?

L’application Flashfood est née en Ontario en 2016. Des supermarchés Provigo et Maxi affichent des produits à liquider, la plupart ayant une date de péremption imminente. Vous réservez avec l’application et passez sur place récolter votre commande. Gros avantage : la date de péremption est indiquée avec la photo. Vous n’êtes pas à l’aise avec un pot de yogourt dont la date de péremption est demain ? Ne le mettez pas dans votre panier !

Notre expérience

Flashfood n’a pas le niveau de stocks pour en faire une application intéressante, même à Montréal. Il faut être assez chanceux pour avoir un Provigo ou un Maxi à proximité qui affiche des produits, et encore plus si quelque chose tombe dans vos goûts parmi les deux pots de yogourts, les quatre sacs de salade César préparée ou les quelques aliments pour bébé.

Pour qui ?

Des gens très persistants, qui vont voir les stocks une fois de temps en temps et qui ont un supermarché participant déjà dans leur routine d’achats. Si votre épicerie fait partie du groupe, jetez un coup d’œil avant de partir faire le marché. On ne sait jamais…

On la conserve ?

Non.

Checkout 51

Comment ça fonctionne ?

Nettement plus compliquée que les autres. Cette fois, vous regardez les offres du moment sur l’application, vous les placez dans votre liste virtuelle. On vous présente des produits, vous les achetez où vous voulez. C’est au retour de l’épicerie que vous pouvez réclamer un remboursement, en envoyant une photo de votre reçu.

Notre expérience

Il y a beaucoup de produits de spécialité de grandes marques dans les offres. Par exemple, un type de mayonnaise épicée Hellmann’s ou de sauce tomate Hunt’s très spécifique. Or, rares sont les épiceries qui ont tout ça. Ça donne donc quelques petits rabais, après une chasse au trésor chronophage et pas très agréable. De plus, il faut quand même consommer de nombreux produits pour avoir des rabais qui valent la peine. À condition que ça fonctionne, car des factures sont parfois rejetées pour des raisons techniques pas claires. Dans ce cas, adieu, le rabais. Vous aurez perdu votre temps et vos espoirs de remise en argent. Checkout 51 est la seule application testée ici qui nous a fait ajouter des produits à notre épicerie. Rien d’inutile, mais rien d’urgent non plus… Autre gros bémol : vous devez attendre d’avoir accumulé 20 $ avant de pouvoir en profiter et recevoir un retour, ce qui n’a pas été possible dans le cadre de notre test, malgré plusieurs essais. On doit toutefois convenir que l’architecture de l’application et son mode de fonctionnement sont beaucoup plus simples d’utilisation que ce qu’offre Eclipsa, dont les prétentions sont semblables, mais qui ne vaut même pas l’essai.

Pour qui ?

Pour ceux et celles qui amassaient les coupons auparavant. Parce que ça demande un peu plus de temps et c’est une étape supplémentaire de prendre en photo le coupon de caisse. Il faut aussi l’utiliser régulièrement afin d’accumuler le minimum pour avoir un remboursement.

On la conserve ?

Vraiment pas.

Reebee

Comment ça fonctionne ?

Il s’agit d’une application qui regroupe les circulaires des commerces de tous les genres, incluant celles des épiceries. Vous pouvez donc les consulter en version virtuelle avant de partir faire votre tournée, avec quelques extras, dont la possibilité de faire une recherche par ingrédients.

Notre expérience

Très pratique, tellement que ça pourrait inciter des gens qui ne consultent plus les circulaires à y revenir, par souci d’économie. Il y a une grande variété de commerces, des épiceries au rabais aux supermarchés « santé » et aux boulangeries.

Pour qui ?

Ceux et celles qui utilisent déjà les circulaires, essentiellement, mais ça peut également être pratique pour faire sa liste d’épicerie avec en tête l’idée de réduire la facture : on feuillette, on choisit le commerce et on complète avec un panier antigaspi pour les ingrédients manquants !

On la conserve ?

Peut-être, en sachant qu’elle est là, au besoin. On l’installe à nos parents, par contre !