(Québec) Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, souhaite une solution négociée entre les éleveurs de porcs et les transformateurs, notamment Olymel, qui les forcent depuis le printemps à vendre leurs animaux à perte. Raymond Bachand a été nommé par la Régie des marchés agricoles conciliateur pour représenter les acheteurs et les éleveurs afin de convenir de la prochaine formule de prix.

« La réduction du prix imposé, c’est venu brasser beaucoup votre filière. Je suis conscient que ça a fait du mal à plusieurs de vos fermes », a lancé le ministre dans une allocution au Porc Show, qui réunit le gratin de l’industrie porcine. L’évènement avait lieu à Québec.

La Presse a révélé en novembre que les contribuables québécois devraient fournir cette année 90 millions de dollars en subventions indirectes aux abattoirs de porcs de la province, contrôlés à 80 % par Olymel. L’entreprise est en difficulté financière, et force les producteurs à vendre à perte1. Ceux-ci reçoivent ensuite une compensation du programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) géré par La Financière agricole du Québec (FADQ) et financé aux deux tiers par les contribuables québécois.

La crise frappe tellement fort que plusieurs éleveurs pensent carrément à fermer boutique2. M. Lamontagne, lui, estime toutefois qu’une solution passe nécessairement par la négociation. « C’est toute l’importance de la négociation », a-t-il souligné, en ajoutant que l’ancien ministre libéral Raymond Bachand a la confiance de tous.

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André Lamontagne, ministre de l’Agriculture

André Lamontagne souhaite que cette filière importante soit rentable, et tous doivent faire un effort : « Une chaîne est aussi forte que le maillon le plus faible », a-t-il rappelé. La filière a besoin d’une « mise en marché ordonnée », et toutes les mailles de cette chaîne doivent être « en bonne santé ».

Peste porcine africaine

Il a par ailleurs profité de l’occasion pour parler de la menace – une « épée de Damoclès » – de la peste porcine africaine. Le ministre a affirmé que le gouvernement était prêt, et qu’un plan était en place en cas d’épidémie qui forcerait le Canada à « fermer les marchés ». De la « disposition des carcasses » de porc à la « sécurité du revenu » des éleveurs, « tout ça a été préparé », a-t-il dit.

Il a également défendu l’acceptabilité sociale des grandes porcheries, en soulignant qu’au Québec, des projets de 3000 porcs lèvent des « drapeaux rouges » et se font qualifier de « méga », alors que la Chine a annoncé l’érection d’un gigantesque « building » pouvatn accueillir « 650 000 porcs », a-t-il lancé.

1. Lisez « Qui doit sauver Olymel ? » 2. Lisez « Ça tombe comme des mouches »