Avec les 18 000 participants à la COP15 sur la biodiversité, Montréal accueille son plus gros congrès en 12 ans.

« C’est un cadeau du père Noël », dit Manuela Goya, vice-présidente, Développement de la destination et Affaires publiques, chez Tourisme Montréal. On est contents parce que ça signifie que Montréal attire comme ville pacifique et inclusive. On en est très fiers. »

Une telle affluence, qu’on n’a pas vue depuis le congrès mondial du club Rotary en 2010, constitue un baume pour le centre-ville de Montréal et ses hôteliers qui souffrent depuis le début de la pandémie, en février 2020.

On dénombre 135 hôtels dans l’île de Montréal pour un total de 25 000 chambres, dont 16 000 au centre-ville.

« L’année 2022 a mal commencé, mais elle va finir sur une très belle note », indique Mme Goya.

Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a gonflé les attentes dimanche en évoquant le chiffre de 17 000 participants lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle. Mardi, les organisateurs annonçaient 18 000 personnes accréditées.

Chez Tourisme Montréal, on travaille pour le moment sur la base de 3000 participants dans la semaine du 1er au 6 décembre et de 11 000 délégués du 7 au 19 décembre.

L’organisme estime qu’environ 70 % des participants proviennent de l’extérieur du Québec. Sur une base de 14 000 visiteurs, les retombées touristiques s’élèvent à 85 millions, d’après Mme Goya. Dans ce calcul, on prévoit au moins 30 000 nuitées dans les établissements hôteliers montréalais.

« En attendant les dernières réservations, les hôtels se remplissent, confirme Jean-Sébastien Boudreault, PDG de l’Association hôtelière du Grand Montréal. Pour la première semaine, il y a beaucoup de police dans les hôtels du centre-ville. »

Que l’évènement survienne début décembre, c’est fantastique. Les premières semaines de décembre ne sont pas les plus populaires. Habituellement, on voit des activités de banquets, mais peu de nuitées. Avec la COP15, les chambres sont pleines tout en permettant aux établissements de tenir les partys de Noël prévus. C’est une belle combinaison.

Jean-Sébastien Boudreault, PDG de l’Association hôtelière du Grand Montréal

Rappelons que la conférence onusienne devait se dérouler en Chine, mais les frontières chinoises sont toujours fermées aux visiteurs étrangers. « Il y a quatre mois, rien de tout ça n’était au programme », rappelle M. Boudreault.

En effet, ce n’est qu’en août dernier que Montréal a été choisi comme ville hôtesse, dit la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), qui souligne le travail de la ministre fédérale Mélanie Joly et du premier ministre Justin Trudeau.

« Le gouvernement fédéral a été rapide et habile. Le milieu montréalais s’est montré agile et il y avait un alignement entre le thème de la conférence et la signature de la ville qui accueille le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique », dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.

Celui-ci insiste sur le caractère international de l’évènement. « Tout ce qui peut contribuer à faire en sorte que Montréal soit perçu comme une grande ville internationale est favorable, ajoute M. Leblanc. Quand vient le temps d’attirer des talents et des investissements, ça compte que les gens de l’externe se disent que Montréal est une ville où il se passe des choses. »

Manuela Goya, de Tourisme Montréal, rêve d’un accord au terme de l’évènement. « Si jamais on peut arriver à une entente qu’on va appeler l’entente sur la biodiversité de Montréal, le nom de Montréal va être accolé à une belle entente pour la planète. C’est du rayonnement pour notre ville. »