Les sommes attribuées par les fonds d’investissement à des entreprises ayant au moins une femme dirigeante ont bondi de 12 % en un an, révèle une analyse d’Investissement Québec.

Pour la deuxième année, Investissement Québec (IQ) a mesuré le nombre d’entreprises québécoises fondées par une femme ou ayant une femme à la direction qui ont bénéficié de financement.

L’indicateur de la représentation féminine dans les fonds d’investissement au Québec, qu’Investissement Québec a baptisé Capital femmes, indique une hausse de 12 % depuis sa création en 2021.

Ce sont 32 % des entreprises québécoises ayant reçu un investissement entre 2016 et 2022 de la part des fonds en capital de risque et en capital de développement partenaires d’Investissement Québec qui ont été fondées ou sont dirigées par au moins une femme.

« Ce n’est pas simplement parce qu’il y a une femme à la tête d’une entreprise qu’Investissement Québec ou nos fonds partenaires vont faire un investissement. Ça, c’est clair », affirme en entrevue avec La Presse Bicha Ngo, première vice-présidente directrice, placements privés chez Investissement Québec.

« Nos critères d’investissement sont les mêmes que pour les autres entreprises, que ce soit la thèse d’investissement, le marché potentiel, l’équipe de direction et la vision de l’équipe de direction, poursuit-elle. Ce qu’on a ajouté, c’est le fait d’avoir une femme à la tête de l’entreprise ou qu’elle ait été fondée ou cofondée par une femme. C’est quelque chose qu’on a commencé à mesurer. »

« Plus que la moyenne »

Depuis 2016, Investissement Québec a investi du capital de risque ou de développement dans plus de 50 % d’entreprises à propriété féminine.

Ces dernières années, on a fait un travail de sensibilisation auprès des différents intervenants dans la chaîne d’investissement en commençant par nous et nos fonds partenaires. On voit qu’il y a une belle amélioration depuis 2016.

Bicha Ngo, première vice-présidente directrice, placements privés chez Investissement Québec

Les directeurs en investissement et en financement ont des indicateurs et des cibles à atteindre et sur lesquels ils sont évalués, explique Bicha Ngo. Que ce soit chez Investissement Québec ou les fonds partenaires, ces critères d’évaluation sont appliqués. « On voulait les sensibiliser dans leur approche », souligne-t-elle.

Selon les données recueillies par Investissement Québec, 16 % des entreprises québécoises étaient détenues par des femmes en 2020. « Quand on a commencé à faire l’exercice, IQ couvrait environ 9 % ou 10 % de ces entreprises. Aujourd’hui, IQ est rendu à 16 % et on s’est donné comme objectif de se rendre jusqu’à 18 % en mars 2023. »

« On fait plus que la moyenne, poursuit-elle. Est-ce qu’on va pousser à 20 % ? Peut-être. C’est un travail en continu. Plus les femmes voient ça, plus elles sont motivées à démarrer des entreprises. »

Les fonds en capital de risque et en capital de développement actifs au Québec qui sont partenaires d’Investissement Québec ont versé 64 % du capital entre 2016 et 2022 à des entreprises québécoises fondées ou dirigées par au moins une femme.

Investissement Québec investit dans 73 fonds actifs, qui comptent plus de 2500 sociétés en portefeuille, pour une exposition totale de 2,1 milliards de dollars au 31 mars 2022. Au cours de l’exercice 2021-2022, IQ a engagé plus de 237 millions dans des fonds d’investissement.

Réseau Capital, l’association du capital d’investissement qui regroupe tous les intervenants de la chaîne d’investissement du Québec, se chargera dans l’avenir de collecter les données pour l’indice Capital femmes.