Les métaux précieux comme l’or sont rois et maîtres lorsque l’on parle d’investissements miniers au Québec. Lentement mais sûrement, les projets qui gravitent autour de la filière batterie commencent à faire leur place, illustre le plus récent portrait brossé par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), diffusé mardi. Après un déclin en 2020, les investissements miniers ont repris du poil de la bête (+ 52 %) l’an dernier pour atteindre environ 4,3 milliards. Tour d’horizon.

5,6 %

C’est la proportion de l’enveloppe des dépenses d’exploration (990 millions) destinée aux projets de lithium, graphite et autres terres rares. Ces minéraux critiques sont particulièrement prisés par les fabricants d’appareils électroniques et de batteries.

Toujours marginale, cette catégorie est néanmoins en croissance. En 2020, elle ne représentait que 3 % des dépenses.

« Elle ne semble pas notable quand on lit le bulletin, mais lorsqu’on regarde de plus près la variation en pourcentage, on double, explique Louis Madore, responsable des statistiques sur l’investissement minier à l’ISQ. La proportion commence à grimper pour le lithium et les terres rares. »

En dollars, d’une année à l’autre, l’augmentation des dépenses d’exploration dans ce créneau a plus que triplé pour atteindre 56 millions.

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Il n’y a pas encore de mine de lithium en activité au Québec. Cela pourrait changer si Sayona Québec parvient à démarrer les activités des installations de La Corne, en Abitibi-Témiscamingue, l’an prochain. Les sommes investies cette année dans le projet auront une influence positive sur les statistiques de 2022, souligne M. Madore.

Selon les données du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, il y a actuellement 12 projets miniers sur la carte qui gravitent autour des « nouvelles technologies ». Six concernent le lithium, trois le graphite et trois les terres rares.

En plus de Sayona Québec, Nemaska Lithium et Nouveau Monde Graphite figurent parmi les projets les plus avancés dans la province. Ils n’ont pas encore atteint le stade de la production commerciale.

71,5 %

Les métaux précieux sont toujours les substances les plus recherchées au Québec, mais ils accaparent une moins grande partie des dépenses d’exploration et de mise en valeur. C’est toutefois moins qu’en 2020, lorsque cette catégorie a accaparé 83,5 % des investissements.

Puisque les dépenses totales de l’industrie ont rebondi l’an dernier pour se chiffrer à 4,3 milliards, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, affirme le spécialiste de l’ISQ.

« Le gâteau est pas mal plus gros en 2021, dit M. Madore, en faisant référence aux dépenses totales. La part des métaux précieux recule, mais le poids du gâteau augmente de plus de 52 %. Il y en a pas mal pour tout le monde. »

- 1,5 %

Les dépenses d’investissement devraient demeurer supérieures à 4 milliards en 2022. L’ISQ table sur une cible de 4,2 milliards, ce qui constituerait un léger déclin (- 1,5 %) par rapport à 2021. En dépit de ce recul anticipé, M. Madore préfère voir le verre à moitié plein.

La raison ? Des investissements se sont retrouvés sur la glace en 2020 à cause de la pandémie de COVID-19. Ainsi, 2021 a, en quelque sorte, été une année de rattrapage.

« Si l’on considère qu’il y a eu un retard à combler l’an dernier, on ne le reprendra pas nécessairement deux années de suite, analyse-t-il. Nous demeurons quand même au-delà du seuil théorique de 4 milliards. Il y a une certaine stabilité. »

Les prévisions de l’ISQ se sont également avérées juste. Les experts de l’agence statistique écrivaient, dans le bilan de 2020, que les investissements allaient osciller aux alentours de 4,2 milliards pour 2021. Ils étaient tout près du résultat (4,3 milliards).

En savoir plus
  • 1,34 milliard
    Total des investissements miniers dans le Nord-du-Québec l’an dernier. C’est la région qui a reçu le plus d’argent, juste devant l’Abitibi-Témiscamingue (1,33 milliard).
    Source : institut de la statistique du Québec