Les Canadiens n’ont jamais été aussi friands des paiements numériques. La pandémie a accéléré l’ascension fulgurante de certains modes de paiement, notamment les virements en ligne qui ont augmenté de 469 % depuis cinq ans.

Paiements Canada vient de publier son Rapport canadien sur les modes et tendances des paiements 2022. Près de 20 milliards d’opérations de paiements effectués en 2021 ont été analysées par l’organisme.

Interac, le préféré

Alors que les paiements en argent comptant ont chuté de 62 % depuis cinq ans, ceux par chèques, de 49 % et aux guichets automatiques, de 31 %, la valeur des virements en ligne a dépassé celle des transactions par carte de débit pour la toute première fois en 2021 : 325 milliards de dollars contre 273 milliards de dollars.

Les virements en ligne les plus connus sont Interac et PayPal. Interac, surtout utilisé pour les transferts d’argent entre particuliers, est de loin le plus populaire. En 2021, un Canadien sur deux avait effectué au moins un paiement par virement Interac au cours du dernier mois. En un an, le volume de transactions a augmenté de 26 %.

Inquiétant retour du « achetez maintenant et payez plus tard »

Avec l’inflation des prix dans tous les secteurs, les consommateurs sont plus que jamais tentés d’acheter des produits qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir.

Popularisés il y a deux décennies par les magasins de meubles, les nouveaux services en ligne « achetez maintenant, payez plus tard » commencent à prendre racine, observe le rapport. Près d’un commerçant sur dix accepte ce mode de paiement et 48 % des commerçants souhaitent l’offrir, car ils voient l’effet réel sur les consommateurs, soit une augmentation du revenu global qu’ils tirent de leurs ventes.

Du côté des consommateurs, près d’un Canadien sur cinq (17 %) connaît le service et 14 % l’ont déjà utilisé. L’option de paiement est appréciée, parce que l’approbation au crédit ne prend que quelques minutes, contrairement à celle des cartes de crédit. En gros, les fournisseurs de services « achetez maintenant et payez plus tard » prêtent de l’argent à qui veut en avoir.

PayBright, Afterpay, Sezzle, Affirm et certaines banques qui offrent le service « achetez maintenant et payez plus tard » perçoivent leurs revenus à partir des frais qu’ils facturent aux commerçants et des revenus supplémentaires tirés des frais de retard ou des pénalités imposées aux consommateurs qui ne respectent pas les modalités de remboursement.

L’Australie et les États-Unis ont réclamé un plus grand nombre d’interventions réglementaires de la part des gouvernements pour contrer la vague croissante d’accumulation de dettes par de jeunes utilisateurs de ces services, ainsi que la détérioration de leur situation financière, indique le rapport.

Pendant ce temps, le nombre de cartes de crédit en circulation a augmenté de 2 % par rapport à 2020, pour atteindre 94,8 millions.

Le paiement sans contact encore plus apprécié

Le paiement sans contact gagne aussi en popularité, en hausse de 12 % par rapport à 2020. Si les consommateurs utilisent plus la carte de débit sans contact (57 %) que la carte de crédit sans contact (43 %), ils dépensent de plus grosses sommes avec la carte de crédit.

Les transactions avec carte sans contact ont constitué 71 % de la valeur totale des paiements sans contact, contre 29 % avec la carte de débit.

L’augmentation de la popularité de la carte de débit sans contact concorde avec la décision d’Interac d’augmenter de 100 $ à 250 $ la limite par transaction Flash Interac en janvier 2021 pour l’harmoniser avec les limites de paiement sans contact par carte de crédit. Autre incitatif : la politique de responsabilité zéro d’Interac, en vertu de laquelle les titulaires de cartes sont remboursés pour les transactions frauduleuses sans contact.

Le rapport indique aussi que 37 % des Canadiens sont à l’aise avec l’utilisation des empreintes digitales, de la reconnaissance faciale ou de la reconnaissance vocale pour authentifier une transaction de paiement.