La saison 2022 pour les fraises d’été au Québec est pratiquement terminée. La qualité était là, en général, et la quantité aussi, mais malgré cela, les ventes ont connu une baisse d’environ 15 %, selon l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec. Pourquoi ?

« Parce qu’on compare à l’année dernière ! », précise David Lemire, président de l’Association, lui-même producteur de fraises et framboises à Trois-Rivières. Et l’année dernière était complètement atypique, car, explique David Lemire, la cueillette de fraises et la visite au kiosque étaient l’une des seules sorties possibles dans le contexte pandémique.

Le vétéran de la fraise André Cormier, dont la ferme est à L’Assomption, est satisfait de sa saison. S’il y a eu diminution, elle ne sera pas considérable dans son cas, et le prix s’est maintenu tout au long de la saison.

Les gens sont plus serrés qu’avant. C’est normal qu’ils dépensent un peu moins pour leurs fraises.

André Cormier, producteur de fraises à L’Assomption

En fait, il y a eu l’habituelle confusion sur le prix des fraises en début de saison, mais cela revient tous les ans, explique David Lemire.

« C’est certain que les consommateurs qui vont à l’épicerie et qui voient deux casseaux pour 5 $, ils se posent ensuite des questions au kiosque quand ils doivent payer 5,75 $ le litre », explique-t-il. Mais le président de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec ne peut pas être contre l’achat massif de petits fruits québécois par les épiciers qui en font des produits d’appel – et qui vendent donc les fruits moins cher qu’ils ne les ont payés au producteur.

C’est excellent pour la promotion des fraises du Québec, dit David Lemire, qui croit que l’engouement pour les produits locaux qui a grandi durant la pandémie est là pour de bon.

Le Québec est la principale province productrice de fraises au pays.

Du côté des framboises

La saison des framboises d’été tire aussi à sa fin et le bilan est comparable à celui des fraises. Un départ lent, notamment à cause du prix de la framboise beaucoup plus élevé que celui de la fraise.

Jocelyn Trottier, producteur à Oka, comprend bien que le consommateur doive faire des choix, particulièrement dans le contexte actuel où l’ensemble des dépenses augmente. En début de saison, sa boîte de 12 casseaux de 250 ml se détaillait 45 $. Le prix a un peu diminué ensuite.

L’agriculteur indique que la pression est énorme sur les producteurs qui doivent aussi faire face à une hausse du prix des intrants et fournitures. Résultat : la marge de profit diminue pour le producteur.

Le prix de l’engrais est passé de 600 $ la tonne à 1100 $, parfois 1200 $. On peut diminuer la quantité, mais pas tant que ça.

Jocleyn Trottier, producteur de framboises d’Oka

David Lemire confirme cette hausse fulgurante des coûts pour les producteurs de petits fruits. « Le diesel a doublé, dit-il. Ce qui me coûtait 25 000 $ l’année dernière me coûte 50 000 $ cette année. »

Malgré cela, les producteurs estiment que la saison 2022 a tout de même été bonne, en ce bilan de mi-saison, et que les framboises et les fraises étaient d’excellente qualité.

Les amateurs pourront maintenant se tourner vers les variétés d’automne qui seront offertes jusqu’à la mi-octobre.

En savoir plus
  • 350
    L’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ) compte 350 membres.
    SOURCE : APFFQ