La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de hausser son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage a été suivie et analysée chez nous par de nombreux économistes. Survol des réactions.

Randall Bartlett

Directeur principal, analyse de l’économie, Mouvement Desjardins

« Avec une autre hausse marquée de son taux directeur, la Réserve fédérale américaine réitère son engagement à ramener l’inflation trop élevée vers sa cible de 2 %.

« Pour rétablir cette stabilité des prix, le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que l’économie américaine devra traverser une période de croissance du PIB réel inférieure à son potentiel et de gains d’emploi plus faibles.

C’est pourquoi je m’attends à une autre hausse de 75 points de base [0,75 point de pourcentage] en septembre prochain pour clore une séquence de trois majorations exceptionnelles des taux d’intérêt aux États-Unis.

« Entre-temps, la menace de récession plane toujours, et un atterrissage en douceur de l’économie américaine s’annonce encore difficile à accomplir pour la Fed.

« Qu’il s’agisse d’une récession officielle ou non, la croissance du PIB de l’économie américaine l’année prochaine sera très faible. Ça pourrait inciter la Fed à inverser la tendance en réduisant les taux d’intérêt avant la fin de 2023. »

Michael Gregory

Économiste en chef adjoint, directeur de l’analyse de l’économie américaine, Banque de Montréal (BMO)

« Comme on s’y attendait, la banque centrale américaine a relevé de 75 points de base [0,75 point de pourcentage] la fourchette cible des taux des fonds fédéraux, qui se situe désormais entre 2,25 % et 2,50 %.

« Comme prévu, aussi, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré qu’une “autre augmentation inhabituellement importante” des taux pourrait être appropriée, mais qu’elle demeure dépendante de l’évolution des données économiques. À moyen terme, le plan d’action de la Fed reste de passer à une position “modérément restrictive” avec les taux d’intérêt.

« Cela prépare le terrain pour la prochaine hausse de taux de la banque centrale en septembre, dont la taille reste à déterminer. Chez BMO, nous maintenons notre prévision d’une autre hausse des taux cibles de la Fed d’au moins 50 points de base [0,5 point de pourcentage] en septembre. »

Nathan Janzen

Économiste en chef adjoint, Banque Royale (RBC)

« La hausse des taux d’intérêt de 75 points de base [0,75 point de pourcentage] était attendue, même si elle constitue la deuxième forte hausse d’affilée.

« Le président de la Fed, Jerome Powell, a réitéré la nécessité pour les taux d’intérêt d’atteindre un “niveau modérément restrictif” d’ici la fin de cette année, ce qui signifie que d’autres hausses de taux suivront.

La Fed constate que la croissance économique s’était « adoucie », mais ses inquiétudes liées à l’inflation l’emportent toujours sur celles liées à la croissance. La flambée des salaires et l’augmentation de la demande des consommateurs alimentent encore les pressions inflationnistes.

« Entre autres, Jerome Powell a réitéré qu’un certain assouplissement du marché du travail est nécessaire pour ramener les pressions inflationnistes à leur taux cible.

« Par conséquent, avec la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance économique mondiale, nous pensons que l’économie américaine se dirige vers une contraction du PIB et une remontée du chômage au cours du premier semestre de 2023. »