Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

« Mon petit-fils a eu 2 ans dernièrement. Depuis sa naissance, à ses anniversaires et aux Noëls, nous mettons des sous dans un REEE pour lui. Pendant plusieurs années, nous avons entendu que c’était un des meilleurs investissements avec la contribution du gouvernement. Mais est-ce encore le cas ? Compte tenu de la conjoncture économique, devrions-nous privilégier un autre investissement pour son avenir ? » — Lison Bouchard

Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) devrait être favorisé, selon le gestionnaire de portefeuille Thierry Tremblay, car c’est un outil permettant non seulement de reporter l’impôt, mais grâce aux généreuses subventions des gouvernements (de 30 à 50 % selon le revenu familial), il permet d’obtenir un rendement « sans risque », ce qui est plutôt difficile à obtenir actuellement.

« Donc si votre budget le permet, je suggère de continuer les bonnes habitudes d’épargne en maintenant les contributions », dit cet expert affilié à la firme iA Gestion privée de patrimoine.

Cela étant dit, une plus grande question est de déterminer comment investir les contributions et les subventions une fois qu’elles sont dans le REEE.

Dans un environnement où les marchés boursiers et la valeur des obligations ont considérablement diminué, les occasions d’investissement, de façon générale, sont devenues plus intéressantes qu’elles l’étaient en début d’année, soutient Thierry Tremblay.

Le point le plus important à considérer, selon lui, est le degré de tolérance à la volatilité.

« Si actuellement vous ne vous sentez pas à l’aise avec les marchés boursiers ou tout autre placement plus volatil, vous pouvez faire votre contribution REEE et conserver le tout en espèces. Vous pouvez aussi investir dans des produits garantis et liquides qui vous rapporteront un peu d’intérêt en attendant que les risques diminuent. »

Un bras de fer

Actuellement, dit-il, nous assistons à un bras de fer entre les banques centrales et l’inflation.

« Depuis plusieurs années, les gouvernements n’avaient pas besoin de s’en soucier, car l’inflation restait dans la fourchette tolérée de 1 à 3 %, ce qui leur permettait de concentrer leurs efforts à la croissance et au plein-emploi. En prenant du recul, il semble évident maintenant que les efforts pour stimuler l’économie ont non seulement été trop importants, mais qu’ils ont surtout duré trop longtemps. »

Les indicateurs économiques avancés (nouveaux permis de construction, confiance des consommateurs, nouvelles commandes industrielles, etc.) laissent présager un ralentissement rapide de l’économie et le marché boursier semble anticiper ce scénario, souligne Thierry Tremblay.

Il fait valoir que les replis boursiers permettent d’investir à des niveaux plus attrayants et qu’il n’y a jamais de moment parfait pour investir. « Pour la première fois depuis les années 1970, l’inflation est un problème et le cycle de hausse de taux d’intérêt ne semble pas être terminé. »

Cependant, dit Thierry Tremblay, puisque le petit-fils de notre lectrice a plusieurs années devant lui avant de puiser dans le compte REEE, allouer un peu de capital au marché boursier n’est pas une mauvaise idée. Mais à son avis, y aller graduellement serait plus prudent.

« Si vous conduisez dans une tempête de neige, gardez-vous la même vitesse qu’en été ou ralentissez-vous ? Pourquoi ne pas faire la même chose avec votre portefeuille et réduire votre exposition lorsque les risques augmentent ? »

Consultez notre section « Démystifier l’économie »

Vous avez des questions sur les finances personnelles, le monde du travail, la Bourse, la finance, la technologie, la gestion ou un autre sujet connexe ? Nos journalistes répondront à l’une d’elles chaque semaine.

Écrivez-nous