(Washington) Les compagnies aériennes américaines doivent mettre à jour rapidement leurs instruments de bord pour permettre aux opérateurs téléphoniques de renforcer la 5G autour de certains aéroports, a exhorté le régulateur aérien américain (FAA), dans un nouvel épisode du bras de fer entre ces deux secteurs.

Le directeur par intérim de la FAA, Billy Nolen, a envoyé cette semaine un courrier aux responsables des principales compagnies aériennes américaines, leur demandant d’agir rapidement pour faire face aux risques d’interférence d’antennes 5G avec l’électronique des avions, a confirmé jeudi l’agence à l’AFP.

Après plusieurs reports en raison des craintes du secteur aérien, les opérateurs téléphoniques AT & T et Verizon avaient pu déployer mi-janvier la 5G autour de certains aéroports.  

Mais ils avaient aussi accepté de différer l’activation d’antennes installées près de certains aéroports pendant six mois, jusqu’au 5 juillet.

Les opérateurs souhaitent désormais avancer, rappelle Billy Nollen dans sa missive.

Il a donc exhorté les compagnies aériennes à poursuivre de toute urgence la modernisation des radioaltimètres, avertissant qu’à mesure que les opérateurs de téléphonie mobile amplifient les signaux, certains « avions moins performants » pourraient ne pas être en mesure d’accéder à certains aéroports sans la modernisation des instruments.

Les opérateurs veulent déployer l’ensemble de leurs tours d’ici fin 2023, a-t-il précisé.

Le bras de fer entre AT & T et Verizon, qui avaient déboursé début 2021 des dizaines de milliards de dollars pour les droits à utiliser de nouvelles bandes de fréquences pour la 5G, et les compagnies aériennes, qui alertaient sur les risques de chaos et les craintes pour la sécurité, a duré plusieurs mois.

La problématique avait commencé à prendre de l’ampleur en novembre, après la publication par la FAA d’un bulletin sur les radioaltimètres, des instruments mesurant la distance séparant l’avion du sol pouvant être essentiels en cas de mauvaise visibilité.

Certaines fréquences attribuées à AT & T et Verizon pour le déploiement de leur 5G, qui vont de 3,7 à 3,98 gigahertz (GHz), sont en effet proches de celles utilisées par ces radars, qui fonctionnent dans le spectre des 4,2 à 4,4 GHz.

S’il n’y a pas de risque d’interférence directe, la puissance d’émission des antennes 5G ou une partie des émissions dirigée vers le haut pourrait poser problème à certains altimètres susceptibles d’être brouillés par ces fréquences proches.  

Billy Nolen souligne dans sa lettre s’attendre à de plus amples détails sur les aéroports concernés lors d’une nouvelle table-ronde prévue vendredi.