Le mythe voulant que les produits locaux soient plus chers pourrait bien être détruit. Alors que le prix des denrées ne cesse d’augmenter, les consommateurs qui privilégient les produits québécois à l’épicerie se retrouvent, bien souvent, à payer une facture moins salée, conclut une étude publiée mardi par Aliments du Québec. Les charcuteries, les barres granolas et le fromage produits ici comptent parmi les produits locaux affichant un prix plus abordable que les équivalents provenant d’ailleurs.

70,83 %

Selon l’étude réalisée par l’Université Dalhousie, dans plus des deux tiers des catégories d’aliments analysés, soit les produits d’ici affichaient un prix aussi « concurrentiel » que leurs équivalents provenant de l’extérieur de la province, soit ils étaient offerts à moindre coût. Ces résultats ont agréablement surpris la directrice générale d’Aliments du Québec, Isabelle Roy, qui ne « s’attendait pas à ce que le pourcentage soit si élevé ». Elle y voit une façon de présenter l’achat de produits québécois comme étant un bon moyen d’économiser lorsque vient le temps de faire l’épicerie. « Avec le contexte inflationniste, le prix est sur toutes les lèvres, souligne-t-elle. On voulait que le consommateur québécois sache qu’il était possible pour lui de consommer local sans payer plus cher. »

Les catégories

Dans le cadre de cette étude menée en janvier et février, 134 produits locaux et 431 articles provenant de l’extérieur du Québec ont été passés au peigne fin et divisés en 48 catégories. Dans la section épicerie, par exemple, dans 12 catégories sur 22, « l’avantage » est donné aux produits québécois. Parmi elles se trouvent la vinaigrette, la confiture, le beurre d’arachides et la farine. Dans la section des produits laitiers, le fromage local supplante la concurrence extérieure. En ce qui concerne les poissons et les viandes, dans 50 % des catégories, le coût du produit venant de l’extérieur de la province est plus avantageux. Le pain, les bagels, les tortillas et autres pitas du Québec sont vendus à des prix similaires aux autres.

Un mythe persistant

Pour Isabelle Roy, ces données pourraient contribuer à changer la perception que les produits québécois sont plus onéreux, un mythe qui a la couenne dure. Près de 54 % des Québécois voudraient acheter local plus souvent, mais ont l’impression qu’ils n’en ont pas les moyens, selon des chiffres révélés en mai par Aliments du Québec. « C’était vraiment le but de faire cette étude-là, indique-t-elle. On travaille chez Aliments du Québec à défaire depuis quelques années cette perception-là. C’est vers ça qu’on va aller dans nos prochaines campagnes de publicité. Voici les produits où vous avez une offre de prix compétitifs. »

Mme Roy a bien l’intention de commander d’autres études du genre à différents moments de l’année. « Ça ne prendra pas seulement qu’une campagne pour défaire cette perception-là. »

Actuellement, plus de 25 000 produits arborent le sceau Aliments du Québec ou Aliments fabriqués au Québec, soit une hausse de 15 % en 2 ans.