Le gouvernement Legault est bel et bien en pourparlers avec Panasonic dans l’espoir d’installer le Québec au sein de l’écosystème de la multinationale japonaise, qui scrute l’Amérique du Nord alors qu’elle songe à construire une usine de batteries pour véhicules électriques.

Plusieurs dossiers sont au cœur des discussions entre Québec et le conglomérat établi à Osaka, a confirmé mardi le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, au cours d’un entretien en marge d’une annonce économique à Montréal.

Panasonic regarde l’Amérique du Nord comme un marché très important. Ils ont été rencontrés par le ministère de l’Économie et Investissement Québec.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation

La Presse a rapporté lundi que le Québec était sur le radar de Panasonic – un fournisseur privilégié de Tesla – dans le cadre de ses démarches dans le marché nord-américain et que l’opération charme, à laquelle participe le gouvernement Trudeau, n’était pas terminée.

« C’est sûr que s’ils font une usine de batteries aux États-Unis ou n’importe où, il y a des cathodes [principal élément de la batterie d’une voiture électrique], des anodes, du recyclage et de la recherche », a indiqué M. Fitzgibbon.

Malgré les avancées des derniers mois, Québec n’a pas encore réussi à convaincre un fabricant de cellules de s’implanter sur son territoire, contrairement à l’Ontario avec Stellantis et LG. Cela n’est toutefois qu’une question de temps, affirment deux sources au cœur de la filière batteries qui ne sont pas autorisées à parler publiquement à ce stade-ci.

Si le gouvernement Legault espère convaincre l’entreprise de rejoindre les rangs de la filière des batteries, une usine de cellules en sol québécois n’est pas dans les plans à ce stade-ci, précise M. Fitzgibbon.

Photo Sarah Mongeau-Birkett, archives la presse

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation

« On essaie de convaincre Panasonic, ajoute-t-il. Même si ce n’est pas l’usine de cellules, il va y avoir d’autres choses. »

Le ministre n’a pas précisé si d’autres échanges sont prévus avec le conglomérat japonais à court terme. Au cours de l’été, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, rendra visite aux représentants de la multinationale dans le cadre d’un voyage au Japon.

M. Fitzgibbon ne fera pas partie de cette délégation.

Québec veut des projets à toutes les étapes, soit de l’extraction de ressources comme le graphite et le spodumène de lithium (des projets miniers), à la transformation de matière en composants de qualité batterie, la fabrication d’anodes et de cathodes (l’élément le plus coûteux de la batterie), l’assemblage des cellules des batteries et la fabrication des modules.

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    Il s’agit du nombre d’étapes dans la chaîne des batteries, de l’exploration jusqu’au recyclage.
    SOURCE : gouvernement du Québec