Des propriétaires d’autocaravane comptent garder leur véhicule dans leur entrée cet été à cause du prix de l’essence.

Mais pour Jeff Redmond, de Balzac, en Alberta, l’autocaravane demeure l’un des moyens de transport les moins onéreux pour voyager, si on calcule le montant économisé sur l’hôtel et les billets d’avion. Toutefois, l’escalade du prix de l’essence l’a amené à renoncer au séjour qu’il prévoyait dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique.

« J’aime bien me rendre dans la vallée de l’Okanagan, mais il faut sept heures de route. Alors j’irai plutôt au lac Pigeon ou au lac Gull [en Alberta] à 30 minutes d’ici. La bonne nouvelle est que je vais voyager de nouveau. J’ai pu changer mes plans pour respecter mon budget. »

Divers experts prédisent que la forte demande estivale pourrait pousser les prix de l’essence vers de nouveaux sommets.

M. Redmond, qui est aussi le propriétaire d’un concessionnaire d’autocaravanes, mentionne que plusieurs de ses clients lui ont dit qu’ils ne voyageront pas en autocaravane pendant la saison estivale ou, s’ils le font, ils ne s’éloigneront pas trop de leur domicile.

Des clients ont acheté une plus grosse autocaravane ou une roulotte afin de pouvoir s’installer pendant tout l’été dans un terrain de camping, sur la ferme d’un proche ou près du chalet d’un ami.

« On installe la roulotte sur un site permanent, raconte M. Redmond. Et on se déplace en auto. Voilà, on obtient un petit chalet très abordable. C’est une solution très efficiente. »

Selon Rob Minarchi. vice-président aux ventes d’un autre concessionnaire d’Edmonton, la demande pour les autocaravanes est forte depuis le début de la pandémie. Elle n’a pas ralenti cette année.

« Aussi fou que cela puisse paraître, plusieurs achètent des véhicules de plus haut de gamme, lance-t-il. Certains vendent à cause des circonstances, mais plusieurs échangent pour un nouveau véhicule. On rencontrait plusieurs nouveaux clients avant l’arrivée de la pandémie. Ils ne savaient pas ce qu’ils voulaient exactement. »

M. Minarchi dit ne pas avoir constaté une volonté chez ses clients de se débarrasser de leur véhicule à cause du prix de l’essence élevé.

« Ce que j’observe, c’est que les gens vont camper plus près de chez eux. Avant, ils voyageaient pendant cinq heures. Ils ont réduire à une heure. Selon moi, c’est plus à cause de la COVID-19. Certains ont découvert de nombreuses perles locales cachées, alors cela ne les dérange pas de ne pas trop s’éloigner. »

Nouveaux comportements

Les propriétaires de terrain de camping disent avoir remarqué des changements de comportement.

« Quelques personnes ont annulé leur réservation », reconnaît Scott Kast, propriétaire du Tomahawk R. V., à Lake of the Woods, en Ontario.

Lui aussi refuse de croire que le prix de l’essence soit le principal facteur poussant les gens à annuler.

« J’accueille normalement plusieurs Américains. Le vaccin obligatoire est l’une des choses qui les empêchent de venir. »

Bobby Carpino, du terrain de camping Salmon Valley, en Colombie-Britannique, a dit à la station CKPG de Prince George, que plusieurs de ses clients venant de régions éloignées avaient annulé leur réservation.

« Beaucoup de gens veulent voyager localement. On a eu des annulations d’Américains venant de l’Alaska ou des gens venant des Basses-terres continentales. »

Le prix de l’essence peut ajouter de 100 à 200 $ sur la facture d’un voyage de camping, reconnaît M. Minarchi.

« Ça semble beaucoup quand on est à la station-service, mais c’est toujours abordable. Un repas au restaurant de moins permet de combler la différence. »