(Calgary) Le gouvernement fédéral a approuvé une nouvelle garantie de prêt d’environ 10 milliards pour l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, une décision qui, selon lui, est une pratique courante et ne représente aucun financement public supplémentaire pour l’oléoduc très médiatisé et au budget jugé excessif.

L’oléoduc Trans Mountain est le seul réseau d’oléoducs au Canada reliant l’Alberta à la côte ouest. Il a été acheté par le gouvernement fédéral en 2018 pour 4,5 milliards après que l’ancien propriétaire, la société Kinder Morgan Canada, a menacé d’abandonner le projet d’expansion prévu du pipeline en raison de l’opposition écologiste.

Le projet de construction-qui consistera essentiellement à jumeler le pipeline existant, ce qui portera ainsi la production quotidienne à 890 000 barils-est maintenant achevé à 50 %. Cependant, en février, la société Trans Mountain a révélé que le prix du projet avait grimpé à 21,4 milliards, contre une estimation antérieure de 12,6 milliards.

À l’époque, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait déclaré qu’il n’y aurait pas de financement public supplémentaire pour le pipeline. Elle a assuré que Trans Mountain, une société d’État, aurait besoin d’obtenir du financement de tiers pour achever le projet, soit par l’intermédiaire des banques ou des marchés de la dette publique.

La nouvelle de la garantie de prêt de 10 milliards, qui a été approuvée par le cabinet le 29 avril par l’intermédiaire du compte de la société d’État Exportation et développement Canada, a été critiquée par des groupes environnementaux et des politiciens de l’opposition qui y voient un retour de Mme Freeland sur sa parole.

« Il s’agit d’une nouvelle subvention énorme d’un gouvernement qui a promis aux électeurs l’automne dernier qu’il éliminerait les subventions aux combustibles fossiles », a déclaré Julia Levin d’Environmental Defence, ajoutant que les critiques ont souligné que la flambée des prix de Trans Mountain signifie que le projet n’est plus économique. « Cela survient également quelques mois seulement après que la ministre Freeland a annoncé aux Canadiens qu’il n’y aurait plus de dépenses publiques pour Trans Mountain. »

« Il était clair dès le départ qu’ils paieraient tout ce qu’il en coûterait pour faire passer Trans Mountain », a déclaré le député néo-démocrate, Charlie Angus.

Mais mercredi, le ministère des Finances a publié une déclaration disant que le gouvernement fédéral n’avait pas dépensé d’argent pour mettre en place la nouvelle garantie de prêt.

Selon le communiqué, Trans Mountain a obtenu jusqu’à 10 milliards de financement par un tiers pour les coûts de construction auprès d’un groupe d’institutions financières canadiennes. Le gouvernement fournit une garantie de prêt au nom de la société dans le cadre de ce processus.

« Il s’agit d’une pratique courante qui met en place une police d’assurance pour les institutions qui ont investi dans le projet. Cela ne reflète aucune nouvelle dépense publique », indique le communiqué.

Le gouvernement a déclaré qu’il n’y avait eu aucun changement dans l’estimation des coûts présentée en février et que la date d’achèvement estimée à 2023 pour le projet de pipeline restait inchangée.