En cette Semaine de la santé mentale de l’Association canadienne pour la santé mentale, Julien Héon, vice-président, croissance et réussite client, de HALEO, qui offre des cliniques virtuelles de sommeil, répond à nos questions.

Q. Les enjeux de santé mentale au travail n’ont jamais été aussi importants. Comment s’y prendre en ces temps de pénurie de spécialistes pour soutenir les employés et gestionnaires ?

R. On en parle depuis des années, mais avoir une ouverture d’esprit et encourager la conversation sont des éléments clés. Avant de penser aux solutions à implanter, les gestionnaires doivent se questionner sur la place qu’occupe la santé mentale au sein de leur organisation. D’une part, comment sont perçus les employés qui parlent de leurs enjeux de santé mentale et, d’autre part, comment ces employés sentent-ils qu’ils seront perçus s’ils parlent ouvertement de santé mentale ? Beaucoup de chemin a été fait pour déstigmatiser ces enjeux en milieu organisationnel, mais beaucoup de chemin reste encore à faire. Il est vrai que les ressources sont de plus en plus difficiles d’accès, mais le fait d’encourager les employés à prendre une journée pour eux, ou à lever la main s’ils sentent qu’ils ont besoin de réaligner les attentes, est une étape qui peut aider à faire baisser le niveau de stress avant de se rendre plus loin avec un trouble de santé mentale.

Maintenant que la plus récente vague est derrière (?) nous, les rencontres en personne informelles, les cafés ou les lunchs peuvent être d’excellentes occasions pour bâtir des liens et des relations qui vont au-delà des rencontres avec un ordre du jour bien précis où la performance et les décisions sont au haut de la liste. Gestionnaires ou employés, nous demeurons tous des humains. Cela dit, un des premiers symptômes des troubles de santé mentale est le manque de sommeil. Demandez à vos employés comment se porte leur sommeil. Vous en apprendrez étonnamment beaucoup sur leur état d’esprit.

Q. La pandémie a justement causé beaucoup d’anxiété et des problèmes de sommeil, donc d’épuisement au travail. Comment HALEO a-t-elle réussi à aider les employés depuis deux ans ?

R. HALEO s’associe aux employeurs pour éduquer et sensibiliser les employés aux troubles du sommeil, dépister et traiter ceux qui auront un doute sur la qualité de leur sommeil. Les programmes sont rapides, soit en cinq semaines, par l’entremise de rencontres de seulement 30 minutes en vidéoconférence avec un professionnel de la santé, et ce, sans liste d’attente. Notre taux de succès est de plus de 94 % et nos taux d’utilisation au sein des entreprises sont jusqu’à 10 fois plus élevés que les autres solutions offertes en santé mieux-être ou santé-sécurité.

En plus de l’efficacité à aider les gens à mieux dormir, nos programmes offrent des résultats cliniques sur les symptômes de dépression et d’anxiété. On sous-estime souvent l’impact d’un bon ou mauvais sommeil sur notre vie. Un bon sommeil est la base d’une bonne santé physique et mentale. C’est inestimable.

Pour les employeurs, il y a aussi beaucoup d’éducation à faire, et ce qui est important à retenir, c’est qu’au-delà du mieux-être des employés, les troubles du sommeil coûtent des milliards aux employeurs canadiens chaque année. Pour les gestionnaires, nos programmes permettent d’évaluer l’impact direct du sommeil de leurs employés sur leur productivité, leur absentéisme, les invalidités et les accidents en milieu de travail.

Q. Comment les entrepreneurs et gestionnaires peuvent-ils rester la tête hors de l’eau avec tous les problèmes vécus depuis deux ans ?

R. Les entrepreneurs sont à bout de souffle, la pandémie a amené son lot de challenges, que ce soit la pénurie de main-d’œuvre, la perte de clients, l’incertitude et la recherche de financement pour garder les portes ouvertes dans des temps plus incertains. Avec l’évolution de la technologie, les attentes des employeurs et des employés ont grandement évolué. Entre autres, avant la pandémie, nous avions certaines attentes quant au nombre de réunions possible dans une journée. En mode télétravail, il semble normal d’avoir des rencontres les unes après les autres, et on oublie souvent l’aspect humain.

Chez HALEO par exemple, on valorise le sommeil, le repos, il est donc dans notre ADN de nous assurer que nos employés et les gestionnaires pensent à eux et prennent leurs vacances. Quoique nous ayons appris à apprécier la flexibilité du télétravail, le retour des rencontres d’équipe ou des rencontres clients en présentiel nous rappelle rapidement que rien n’est comme le contact humain, et que les bénéfices des rencontres en personne vont bien au-delà de la culture. Un bon moyen de garder la tête hors de l’eau est de favoriser ces rencontres en personne et de prendre le pouls des gens de façon régulière.

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