(Montréal) Les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement risquent de perdurer en 2022, mais l’invasion en Ukraine ne semble pas avoir eu d’impacts directs sur le Port de Montréal, pour le moment.

L’accès difficile aux conteneurs demeure un problème pour l’industrie de transport maritime, affirme le président-directeur général de l’Administration portuaire de Montréal (APM), Martin Imbleau. « Ça ne se réglera pas en quelques mois, commente le dirigeant lors d’un point de presse, lundi, durant l’assemblée annuelle. Ça va être un peu plus long que ça. »

Le problème n’est pas lié à une pénurie de conteneurs, mais au fait que de nombreux conteneurs se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment et que leur coût a fortement augmenté, a expliqué M. Imbleau. Il souligne que la situation demeure difficile dans certains ports de la côte Ouest où l’attente est longue pour les navires.

La crise géopolitique en Ukraine ne semble toutefois pas avoir eu d’impacts directs sur le Port de Montréal pour le moment, selon le grand patron d’APM. « Au Port de Montréal, on a très peu d’impact parce que le commerce avec la Russie et l’Ukraine, ce sont des commerces qui sont assez marginaux. »

L’invasion russe complique, toutefois, encore plus la chaîne d’approvisionnement. « Il y a beaucoup de marins qui sont russes et ukrainiens, il faut avoir une pensée pour eux. Notre préoccupation est sur le moyen et le long terme et l’impact sur la circulation des céréales et des commodités alimentaires pour différents pays. »

L’APM n’a pas eu besoin de refouler un navire russe en raison des sanctions canadiennes contre la Russie. « On n’a pas eu à le faire. On a eu une indication, une fois, d’un navire potentiellement qui viendrait sur Montréal et qui ne s’est pas rendu. On n’a eu aucune action à prendre de notre côté. »

Relation de travail tendue

L’assemblée d’APM avait lieu au lendemain d’une sortie publique du Syndicat des débardeurs. Le syndicat accuse l’Association des employeurs maritimes de faire traîner le processus de négociations, puisque rien ne la force à trouver une entente rapidement depuis que le gouvernement fédéral a fait adopter une loi spéciale, le 30 avril 2021, pour forcer la reprise des activités au port de Montréal.

Questionné sur les doléances syndicales, M. Imbleau a évité de se mêler de la question, soulignant que l’APM n’était pas l’employeur et n’était pas à la table de négociations. « Je n’ai pas de commentaire plus intelligent que de dire qu’encore une fois, on cherche un règlement qui soit le plus durable possible, qui va rétablir la crédibilité et l’harmonie au Port de Montréal. »

Pour sa part, l’Association des employeurs maritimes avait déclaré dimanche qu’elle ne ferait aucun commentaire.

La dernière convention collective des débardeurs du port de Montréal est échue depuis décembre 2018. La loi spéciale interdit au syndicat de déclencher une nouvelle grève, à défaut de quoi il se rend passible d’amendes de 100 000 $ par jour d’infraction. L’employeur est aussi contraint de respecter la loi, sous peine des mêmes conséquences.

Les résultats

En 2021, les revenus d’exploitation d’APM sont demeurés relativement stables par rapport en 2020 à 117,7 millions, comparativement à 116,6 millions. Le bénéfice net, pour sa part, a augmenté de 18 % à 16,8 millions.

« On est très fier de ces résultats, a déclaré M. Imbleau dans son discours. Malgré les crises et l’année difficile qu’on vient de passer, on a un bilan plus que positif dans la gestion de nos actifs. »