(Montréal) Quelque 1800 ingénieurs de l’État québécois déclencheront une grève à compter de 0 h 01 dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ces membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) travaillent dans plusieurs ministères, principalement au ministère des Transports, mais aussi à l’Environnement et aux Affaires municipales, par exemple.

Les services essentiels doivent cependant être assurés.

Le salaire est le principal point en litige ; les ingénieurs se disent sous-payés par rapport au secteur privé.

Après leur dernière augmentation salariale, qui remonte à 2019-2020, un ingénieur de classe 4, grade stagiaire, gagne 43 790 $ au premier échelon et jusqu’à 51 870 $ au sixième et dernier échelon.

Pour les ingénieurs de classe 0 et grade 1, le salaire est de 53 656 $ au premier échelon et jusqu’à 95 859 $ au 14e et dernier échelon.

Deux rapports, Gendreau et celui de la commission Charbonneau, avaient recommandé de renforcer l’expertise interne au gouvernement en génie. D’ailleurs, Sonia LeBel, jadis procureure à la commission Charbonneau, est aujourd’hui présidente du Conseil du trésor, celui qui négocie face à l’APIGQ.

Du côté du gouvernement du Québec, le Conseil du trésor a fait valoir jeudi qu’il avait récemment déposé « une offre significative qui rejoint les préoccupations soulevées à la suite du rapport Gendreau ».

« Il s’agit d’une hausse de rémunération et de propositions, qui démontre tout le sérieux accordé par le gouvernement envers les ingénieurs », a fait valoir le cabinet de la ministre LeBel.

La ministre n’a toutefois pas voulu commenter le recours à la grève. « Les moyens de pression utilisés par l’APIGQ leur appartiennent et nous continuerons les négociations et souhaitons toujours en arriver à une entente rapidement. »

L’APIGQ n’a pas voulu accorder d’entrevue, à quelques heures du déclenchement de sa grève.

Entre-temps, Bitume Québec, qui regroupe des entreprises de pavage, de fourniture d’équipements et d’autres acteurs de l’industrie, s’inquiète des répercussions qu’aura cette grève sur les chantiers routiers.

« La saison des travaux routiers est déjà trop courte et ne peut tolérer des impacts imputables aux relations de travail. Déjà que les changements climatiques brusques et imprévisibles représentent une lourde menace avec laquelle les membres de l’association doivent obligatoirement composer », a commenté Tytus Zurawski, président de l’association, par voie de communiqué.