(Toronto) Le syndicat Unifor a indiqué mercredi que son ancien président Jerry Dias aurait accepté 50 000 $ d’un fournisseur d’ensembles de tests rapides de dépistage de la COVID-19 dont il a fait la promotion aux employeurs des membres du syndicat. Plusieurs de ceux-ci ont acheté ces ensembles de tests.

Après une enquête interne, la secrétaire-trésorière nationale d’Unifor, Lana Payne, a indiqué que M. Dias était accusé d’avoir enfreint le code d’éthique et les pratiques démocratiques de la constitution du syndicat.

« Ce que vous êtes sur le point d’entendre sera affligeant, mais je vous rappelle à tous qu’aucun membre n’est au-dessus de notre constitution, pas les élus les plus hauts gradés, personne », a prévenu Mme Payne. « Nous sommes tous égaux en vertu de cette constitution. »

Le conseil syndical d’Unifor va maintenant tenir une audience sur la question.

Unifor n’a pas identifié les entreprises qui ont acheté les ensembles et le fournisseur.

« Aucun des employeurs n’était au courant de cela. En tant que tel, Unifor ne les identifiera pas. Le fournisseur n’a pas participé à l’enquête. Nous ne l’identifierons donc pas non plus », a affirmé Mme Payne.

Le syndicat allègue que M. Dias a accepté un montant de 50 000 $ du fournisseur à un moment donné avant le 20 janvier.

Il a précisé que M. Dias avait donné à un employé d’Unifor ce qu’il a dit être la moitié de ces fonds, soit 25 000 $, le 20 janvier, en disant à l’employé que cela provenait du fournisseur. L’employé a par la suite déposé une plainte en vertu du code d’éthique d’Unifor et a remis l’argent à Mme Payne.

Dans une déclaration distincte destinée aux membres du syndicat, M. Dias a annoncé qu’il entrait dans un établissement de réadaptation résidentiel et qu’il se retirait temporairement de tous ses postes de conseiller, en raison de son utilisation d’antidouleurs, de somnifères et d’alcool pour traiter un problème de nerf sciatique.

Ces facteurs ont altéré son jugement ces derniers mois, a-t-il poursuivi, et il a décidé d’avoir recours au traitement de réadaptation sur les conseils de son médecin.

« Mon médecin m’a dit tout de suite que j’avais besoin d’aide », a affirmé M. Dias.

Le syndicat a indiqué que M. Dias avait été invité à participer à l’enquête, mais il aurait répondu que, sur les conseils de son médecin, il ne pouvait pas.

« Mon congé de maladie a été approuvé par le syndicat en février et un rapport détaillé de mon médecin a été fourni à l’enquêteur. Je n’aurais aucun problème à ce qu’il soit partagé avec le conseil syndical national », a-t-il déclaré.

Unifor avait annoncé, plus tôt en mars, que M. Dias prenait sa retraite en raison de problèmes de santé persistants qui l’avaient déjà incité à prendre un congé de maladie.

Le lendemain, Unifor avait révélé avoir reçu une plainte contre M. Dias le 26 janvier alléguant qu’il avait enfreint la constitution du syndicat.