(New York) La volatilité est restée de mise sur les marchés mondiaux mardi, Wall Street étant néanmoins parvenue à soutenir les indices occidentaux à la veille d’une annonce sur les taux de la Réserve fédérale américaine, tandis que le pétrole poursuivait sa chute.

En berne lundi, Wall Street est remontée vigoureusement : l’indice technologique NASDAQ a gagné 2,92 %, l’indice élargi S&P 500 +2,14 % et le Dow Jones +1,82 %.

En Europe, les indices ont terminé en légère baisse, rattrapant la majeure partie de leurs pertes du début de séance. Paris a cédé 0,23 %, Francfort 0,09 %, et Londres 0,25 %. Milan a progressé de 0,31 %.  

Les places européennes ont notamment été entraînées en matinée par la chute des actions chinoises. La Bourse de Hong Kong a plongé de 5,72 % et celle de Shanghai de 4,95 %, minées par l’annonce de nouveaux confinements, notamment dans la capitale technologique Shenzhen.

Ces confinements dans l’un des principaux pays importateurs de matières premières ont eu des conséquences brutales sur le marché du pétrole brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé mardi en deçà de 100 dollars pour la première fois depuis le deuxième jour de l’invasion de l’Ukraine, il y a presque trois semaines.

Le prix de référence pour cette variété de pétrole a reculé de 6,53 %, pour terminer à 99,91 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en avril a lui cédé 6,37 %, à 96,44 dollars.

La baisse du prix des matières premières « pourrait réduire la force des vents contraires sur l’économie mondiale », notamment l’inflation déjà très élevée aux États-Unis et en Europe, explique Craig Erlam, analyste d’Oanda.

Le rythme de l’inflation est au cœur de la réunion de politique monétaire de Réserve fédérale américaine (Fed) qui a débuté mardi et dont les conclusions seront rendues mercredi à 18 h GMT.

La Fed devrait relever son taux directeur afin de combattre l’inflation, au plus haut depuis 1982. Après avoir passé deux ans au niveau très bas de 0 à 0,25 % pour soutenir l’économie, il devrait connaître une première hausse, vraisemblablement vers une fourchette de 0,25 à 0,50 %.  

L’inflation des prix de gros aux États-Unis (indice PPI), publié mardi, est restée stable sur un an en février à 10 %, mais a ralenti sur un mois à +0,8 %, surprenant les analystes.

Après une forte hausse lundi, les taux d’intérêt sur les emprunts des États se maintenaient à un niveau élevé : 2,15 % pour l’emprunt à 10 ans américain.  

Les investisseurs restent toutefois très attentifs aux nouvelles de guerre en Ukraine.  

Des délégations russe et ukrainienne ont repris mardi leurs pourparlers, alors que les frappes russes se multiplient sur Kyiv et que l’offensive russe gagne l’ensemble du pays.   

Le luxe touché

La Chine étant l’un des principaux marchés des entreprises du luxe, les mesures de confinement des autorités font craindre une baisse des revenus du secteur.

À Paris, LVMH a perdu 1,45 % et Hermès 3,13 %. À Zurich, Richemont a lâché 3,39 %. À Milan, Tod’s a cédé 2,64 %, Salvatore Ferragamo 3,78 %.

Par ailleurs, l’Union européenne a interdit mardi l’exportation en Russie de ses berlines de luxe, champagne, bijoux et autres articles prisés par les élites qui soutiennent le président Poutine, afin de sanctionner leur style de vie somptueux pendant la guerre menée en Ukraine.

L’aérien reprend confiance, pas les aéroports 

Les grandes compagnies aériennes américaines ont relevé mardi leurs perspectives de chiffre d’affaires pour le trimestre en cours et souligné que la forte demande pour les billets d’avion compensait la hausse du carburant.

American Airlines (+9,26 %), United Airlines (+9,19 %), Delta Air Lines (+8,70 %) ont tous annoncé une hausse plus forte de leurs revenus à venir.

En Europe, la tendance était moindre mais EasyJet (+3,28 %), IAG, maison-mère de British Airways (+1,04 %) ou Air France-KLM (+1,04 %) ont progressé.  

À l’inverse, le titre de l’opérateur de l’aéroport de Francfort a reculé de 2,92 %, après des prévisions jugées décevantes sur l’exercice en cours. Aéroports de Paris a perdu 0,68 %.  

Du côté de l’euro et du bitcoin

Vers 20 h GMT, l’euro grappillait 0,02 % à 1,0942 dollars pour un euro,

Le bitcoin montait de 2,07 % à 39 527 dollars.