Le retour à la normale ou la nouvelle normalité est en cours. L’industrie événementielle, comme les autres, s’est adaptée pour survivre, et la numérisation a été sa planche de salut. On a beaucoup échangé sur les bienfaits ou pas de la révolution numérique dans le domaine, et la discussion reste ouverte.

Nombreux sont ceux aujourd’hui qui pensent que les évènements hybrides sont l’avenir. C’est vrai et c’est faux. Si chacun apporte une solution à un défi, la cohabitation prolongée pourrait créer un choc des cultures précipitant la chute des salons professionnels tels qu’on les connaît. Pour sauver cette industrie, nous devons nous battre pour un retour des évènements 100 % en personne.

Parler de révolution virtuelle comme d’un phénomène inéluctable finit par faire oublier que ce virage draconien amorcé en 2020 est une adaptation au sens darwinien du terme, en raison de l’impossibilité pour les personnes de se rassembler physiquement. Adopter le virtuel était une question de survie pour pallier les enjeux du moment. Sans la pandémie, est-ce qu’il y aurait eu un tel élan spontané vers le virtuel ?

On ne peut nier certains avantages du virtuel tels que la facilité d’accès et la quasi-absence de limitation du nombre de participants ; l’économie de moyens pour apprendre ou se tenir au courant des tendances ; la réduction des déchets, des frais de déplacement et d’hébergement ; un retour à l’essentiel ; la suppression des contraintes géographiques, etc. Il semble cependant prématuré de considérer le virtuel comme l’incontournable des futurs salons professionnels. Voulons-nous prendre le risque de les voir se réduire à une simple collection de contenus à visionner dans la quiétude de son chez-soi ?

Retournons aux origines. Qu’est-ce qu’un évènement ?

Un évènement, c’est un fait marquant, éphémère… et c’est pour ça qu’on veut y aller. Il faut en être, faire partie de ceux qui y étaient. Un évènement, ce sont des rencontres. On se rassemble et on se rappelle qu’ensemble on va plus loin ou simplement quelque part… On partage des expériences similaires, on se soutient.

Avant la pandémie, un évènement sous-entendait une activité avec un public présent en personne. Une première étape a été franchie lorsqu’on a dû ajouter à « évènement » l’expression « en personne » pour lever l’ambiguïté quant à la présence ou pas d’un public. Puis de « en personne », on est passé au néologisme « en présentiel » par opposition à « distanciel » ou « virtuel ». Un évènement en distanciel, est-ce toujours un évènement ?

Si on pose aux participants la question de savoir quels impacts a eus sur eux le dernier évènement en personne, ils répondront : l’énergie de la foule, les contacts avec des individus qu’ils n’auraient jamais rencontrés sans se déplacer, un regard nouveau sur leur projet, l’occasion de (re)trouver sa motivation, etc.

Un évènement doit offrir une expérience unique et attrayante aux participants. Or, le plus grand défi des évènements hybrides est d’engager deux publics dans des lieux différents : deux expériences, deux évènements !

En voulant préserver l’hybride, ce n’est pas une formule enrichie qui va s’enraciner, mais bel et bien le volet présentiel qui risque d’être vidé de son sens ou de disparaître purement et simplement. Nous sommes convaincus que pour sauver les évènements, il faut que les gens se déplacent, sinon bientôt on ne parlera plus d’évènements en tant que tels.

La question que l’on devrait se poser n’est pas si le nouveau modèle va se substituer à l’ancien, mais si l’on veut garder ce qui fait l’essence d’un évènement. Juges et parties, les promoteurs événementiels vont observer dans les semaines à venir les développements peut-être décisifs de leur industrie. Comment ne pas se sentir impuissants ?

Une initiative vaut mieux que l’attentisme ! C’est dans ce contexte qu’Expo Entrepreneurs lance aujourd’hui une campagne invitant à se regrouper derrière le slogan « Une seule rencontre peut tout changer » et à utiliser le mot clé #jyvais… et bien sûr à se déplacer pour participer aux évènements !