(Berlin) Le chancelier allemand Olaf Scholz a enjoint jeudi l’ancien dirigeant Gerhard Schröder à démissionner de ses postes au sein de grands groupes russes alors que ce dernier a été lâché par une partie de son entourage en raison de ses liens étroits avec Vladimir Poutine.

« Je ne pense pas qu’il soit juste que Gerhard Schröder exerce ces fonctions et je pense aussi qu’il serait juste qu’il se retire », a affirmé le chancelier sur la chaîne publique ZDF.

Interrogé pour savoir si cela nuit au Parti social-démocrate (SPD) dont ils sont tous deux représentants, le chef du gouvernement a assuré : « tout le monde sait que nous ne sommes pas d’accord avec » les positions de M. Schröder concernant la Russie.

« Je ne sais pas (si cela nuit au SPD), je ne l’espère pas et je ne le crois pas non plus, mais mon conseil à Gerhard Schröder est de se retirer de ces fonctions », a-t-il insisté.

L’ancien chancelier social-démocrate (1998-2005) est très critiqué ces dernières semaines en raison de ses liens avec Vladimir Poutine à l’origine de l’invasion de l’Ukraine.

Âgé de 77 ans, M. Schröder affiche de longue date sa proximité avec le président russe. Il est en outre président du conseil d’administration de Rosneft, premier groupe pétrolier russe, et du comité d’actionnaires de Nord Stream 2, gazoduc russo-allemand controversé.  

Il doit en principe entrer en juin au conseil de surveillance du géant russe Gazprom.

Pour Olaf Scholz, les engagements de M. Schröder ne relèvent pas d’une affaire privée. « Il n’y a pas d’affaire privée dans le cadre d’une fonction publique », selon lui.

La co-dirigeante du parti social-démocrate, Saskia Esken, a ainsi reproché le week-end dernier à M. Schröder de « nuire à la réputation de l’Allemagne et de la social-démocratie ».

Olaf Scholz lui-même a pris ces dernières semaines ses distances avec M. Schröder et rappelé que le prédécesseur d’Angela Merkel « ne parlait pas au nom du gouvernement ».