(Moscou) Les banques russes sanctionnées suite à l’invasion russe de l’Ukraine réagissaient vendredi, certaines tentant de rassurer leurs clients, les priant de rester, d’autres protestant contre leur inclusion sur cette liste et assurant vouloir se défendre.

Le géant du commerce électronique Ozon s’est insurgé dans un communiqué contre l’inclusion de sa branche bancaire Ozon Bank sur la liste de sanctions américaines, le département d’État arguant de ses « liens avec la banque Sovcombank », également sanctionnée.

Pour obtenir un service bancaire, Ozon affirme avoir acheté 100 % du capital d’une filiale de Sovcombank (Oney Bank) : « la transaction étant conclue, Oney Bank a cessé d’être affiliée à Sovcombank et a été renommée Ozon Bank ».

« Ozon Bank n’étant plus liée à Sovcombank, Ozon a l’intention d’en appeler à l’OFAC », le bras du département d’État appliquant les sanctions, « pour être enlevé de cette liste ».

Dans un communiqué commun, les banques Sberbank, VTB, Alfa Bank et Otkrytié — parmi les plus grandes du pays — affirmaient que malgré leur « sérieuse concurrence, nous sommes aujourd’hui solidaires » afin d’assurer « le fonctionnement ininterrompu de l’ensemble du marché financier ».

« La communauté bancaire est préparée à différents scénarios : nous avons suffisamment de liquidités pour satisfaire la demande, il n’y a pas de restrictions pour le retrait d’espèces, que ce soit dans les distributeurs automatiques ou dans les bureaux des banques », se sont-elles efforcées d’assurer, alors que l’on a pu voir des queues dans des guichets de Moscou, certains épuisant leurs liquidités.

« Au milieu des sanctions, nous coordonnons notre travail et, avec la Banque centrale, assurons des opérations ininterrompues et régulières. Les temps de crise conduisent souvent à des actions peu judicieuses », concluent-elles, recommandant à leurs clients de ne se fier qu’aux informations données par leurs sites.

Fait rare, le patron de la banque VTB — dont les cartes type Visa et Mastercard à l’étranger ne fonctionnent déjà plus à l’étranger — Andreï Kostine, s’est adressé directement aux clients dans un communiqué à part.

« Au cours des dernières années, nous avons appris à vivre et à agir sous la pression constante des sanctions. Nous savons ce que nous devons faire et avons déjà commencé à mettre en œuvre le plan », assure-t-il.

« Dans les moments de crise, il y a un risque élevé de prendre des mesures irréfléchies, de succomber aux conseils d’“experts avertis” et aux gros titres des médias », avertit-il lui aussi ses clients.