(New York) Les marchés occidentaux ont souffert mercredi du regain de tension au sujet de l’Ukraine mercredi, les investisseurs faisant preuve d’une prudence qu’une communication jugée rassurante de la Fed n’a pas dissipée.

L’Europe, qui avait commencé en hausse, a terminé en baisse : Paris a reculé de 0,21 %, Francfort de 0,28 % Londres de 0,07 % et Milan a terminé à l’équilibre. Sur le marché de la dette, les rendements des États européens se sont détendus.

À Wall Street, Le Dow Jones a cédé 0,16 %, l’indice NASDAQ, à forte composition technologique, 0,11 %, et l’indice élargi S&P 500 a lui gagné 0,09 %.

L’humeur des investisseurs a été assombrie par les déclarations du secrétaire d’État américain Antony Blinken et du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui ont mis en doute la véracité de l’annonce de Moscou, mardi, d’un retrait d’une partie des troupes russes stationnées à la frontière ukrainienne.

« Un sentiment de malaise envahit les investisseurs-le retrait des troupes (russes) n’était-il qu’un bluff ? », s’interroge ainsi Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

Pour lui, « le conflit russe reste au centre des évènements, en partie parce que le marché boursier a déjà digéré que la Réserve fédérale est susceptible d’être plus agressive dans la hausse des taux d’intérêt qu’on ne le pensait initialement. »

Ce sentiment n’a pas été sensiblement modifié par la publication du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed), qui s’était tenue les 25 et 26 janvier.

« On s’inquiétait de peut-être y trouver des informations nouvelles pour le marché et qui auraient pu pousser les taux plus haut », a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

« Mais pour l’essentiel, elles ne contenaient rien qui soit de nature à agiter fortement les marchés », a-t-il ajouté. Le taux de référence des emprunts d’État américains à 10 ans se tassait légèrement, à 2,03 % contre 2,04 % la veille.

Si elle a un peu rassuré les investisseurs, cette communication n’a cependant pas permis de tirer suffisamment les indices pour inverser vraiment la tendance, en particulier les valeurs de croissance et les entreprises du secteur technologique.

Ericsson admet de possibles pots-de-vin à l’EI en Irak

Le numéro 2 mondial des réseaux telecom Ericsson a identifié des faits de corruption dans ses activités en Irak et suspecte notamment que des pots-de-vin versés par des employés aient pu finir dans les poches de l’organisation État islamique, s’appuyant sur les résultats d’une enquête interne. L’action s’est écroulée de 14,41 % à 99,11 couronnes suédoises, alors que le groupe est déjà dans le viseur de la justice américaine sur des accusations de corruption dans d’autres pays.

La grande distribution délaissée

En revanche, le géant belgo-néerlandais de la distribution Ahold Delhaize a dévissé de 7,12 %, à 26,87 euros, sur des craintes que l’inflation n’affecte la croissance des ventes.

À Londres, le distributeur alimentaire en ligne Ocado, (-3,01 % à 1322 pence), les supermarchés Tesco (-1,74 % à 294 pence) et Sainsbury’s (-1,42 % à 277,60 pence) ont pesé sur la tendance.

La chaîne britannique de vente en ligne de vêtements Boohoo a perdu 1,98 % à 92,22 pence après avoir été rappelée à l’ordre pour une campagne de marketing jugée sexiste par l’autorité britannique de la publicité.

Avant la publication de ses résultats, Carrefour a perdu 0,64 % à 17,19 euros à Paris.

Roblox et ViacomCBS lourdement sanctionnés

Le groupe télévisuel ViacomCBS a été attaqué (-17,81 % à 29,58 dollars) après la publication d’un bénéfice net nettement inférieur aux attentes.

L’entreprise, qui change de nom pour se rebaptiser Paramount Global, a, en revanche, fait bien mieux que prévu sur le plan du chiffre d’affaires et gagné près de 10 millions d’abonnés supplémentaires à ses services de vidéo en ligne Paramount+ et Showtime, pour atteindre 56 millions au total.

La plateforme virtuelle Roblox a lourdement chuté (-26,51 % à 53,87 dollars), plombée par un chiffre d’affaires inférieur aux attentes et une perte nette supérieure aux prévisions.

Remontée du pétrole

Les prix du pétrole ont repris leur hausse mercredi avec les inquiétudes qui persistent sur la crise ukrainienne et face à la forte demande d’or noir, comme le montre l’état des réserves commerciales américaines de brut.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné 1,64 % à 94,81 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars a pris 1,72 % à 93,66 dollars.

L’euro prenait 0,11 % face au billet vert, à 1,1372 dollars.

Le bitcoin perdait 0,16 % à 44 045 dollars.